Les Etats-Unis ont connu une croissance de 4,3 % en rythme annualisé au troisième trimestre 2025, ce qui est très supérieur aux attentes, selon un rapport publié, mardi 23 décembre, avec du retard en raison de la longue paralysie budgétaire. Par rapport au deuxième trimestre, cela représente une hausse de 1,1 %, due en particulier à une « accélération de la consommation », souligne l’agence statistique du ministère du commerce (BEA).
Les analystes s’attendaient à un ralentissement de l’activité, avec une progression du produit intérieur brut (PIB) de 3,2 %, contre 3,8 % au trimestre précédent, selon les consensus publiés par MarketWatch et Trading Economics. Les investissements ont, eux, légèrement reculé.
Ces estimations sont publiées avec près de deux mois de retard, en raison du shutdown qui a entraîné la suspension du travail des agences statistiques du 1er octobre au 12 novembre.
La publication, très bonne de prime abord, a refroidi les marchés financiers américains, où la séance devrait ouvrir en baisse. « Avec un PIB aussi fort, la Réserve fédérale a une nouvelle raison de préférer le statu quo lors de sa prochaine réunion », explique Sam Stovall, analyste du cabinet CFRA. Les marchés financiers espéraient une baisse des taux d’intérêt de la Fed, le 28 janvier, pour stimuler davantage la croissance et les bénéfices.
Une évolution en dents de scie
Jusqu’ici, le PIB a évolué en dents de scie. Une contraction surprise de 0,6 % avait été mesurée en début d’année, en raison d’une ruée sur les importations avant l’entrée en vigueur des droits de douane que le président Donald Trump était en train de mettre en place. Le deuxième trimestre avait surpris dans l’autre sens. Un reflux des importations et une consommation soutenue avaient donné un coup de fouet à l’économie.
Au-delà de ces à-coups trimestriels, les responsables de la Fed disaient récemment s’attendre à ce que les Etats-Unis terminent l’année 2025 avec une croissance de 1,7 % par rapport à la même période en 2024. Le PIB était en progression de 2,8 % sur un an, fin 2024, avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
L’exécutif américain assure que sa politique, qu’il qualifie de « procroissance », est en train de porter ses fruits. Face à des sondages qui montrent un dépit grandissant des électeurs, échaudés par le coût de la vie, le gouvernement met notamment en avant les crédits d’impôts supplémentaires qu’ils devraient recevoir l’an prochain.
Pantheon Macroeconomics estime que ces crédits d’impôts auront un « impact modéré » sur la croissance en 2026, le « niveau relativement bas de la confiance des consommateurs tendant à faire penser que de nombreux ménages vont en épargner une grande part ».
Certains économistes considèrent par ailleurs que la croissance est peu équilibrée, car elle est surtout tirée par les investissements dans l’intelligence artificielle (IA) et la construction de centres de données, alors que des secteurs plus traditionnels patinent.













