Mercredi 20 novembre, les Etats-Unis ont de nouveau mis leur veto au nouveau projet de résolution de l’ONU à Gaza, confirmant leur soutien inconditionnel à leur allié israélien, mais aussi leur position figée sur le dossier, après plus de treize mois de guerre, et à deux mois de l’arrivée au pouvoir d’une administration Trump dont la politique proche-orientale reste floue.
Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil exigeait « un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties » et « la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages ».
« Nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages », a justifié l’ambassadeur américain adjoint à l’ONU, Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas « le message dangereux qu’il n’y a pas besoin de revenir à la table des négociations ».
Pourtant, comme l’a souligné l’ambassadeur français Nicolas de Rivière, « le projet de résolution rejeté appelait aussi clairement et fermement à une libération immédiate et inconditionnelle des otages ». Alors que la France compte encore deux ressortissants parmi les otages du Hamas, il a déploré « la faillite du Conseil de sécurité ».
« La décision des Etats-Unis d’exercer leur [droit de] veto pour la quatrième fois encourage Israël à poursuivre ses crimes contre des civils innocents en Palestine et au Liban », a réagi l’Autorité palestinienne dans un communiqué.
Pas de « redite » de l’abstention américaine en 2016
L’obstination américaine a exaspéré l’ensemble des diplomates du Conseil. « Cette guerre représente tout ce à quoi la Charte de l’ONU s’oppose, a martelé l’ambassadrice slovène adjointe, Ondina Blokar Drobic. Nous regrettons que le veto ait été émis. »
Face à l’enlisement du conflit, le chef de gouvernement slovène, Robert Golub, avait demandé en septembre que ses diplomates commencent une nouvelle négociation d’appel au cessez-le-feu depuis New-York. Les dix membres élus du Conseil ont porté le projet. « Les négociateurs américains ont constamment mis au premier plan la question des otages puis celle du Hamas, raconte l’un des diplomates impliqués. Mais après la mort de près de 45 000 Palestiniens, il est très difficile de se concentrer uniquement sur le Hamas. Et la question concernait l’autre camp : que se passe-t-il pour tous ces Palestiniens qui meurent chaque jour sous des tentes ? »
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