Les députés Ensemble pour la République (EPR) trancheront mardi sur la position que devra adopter leur représentant au sein de la commission mixte paritaire qui se réunira le lendemain pour tenter de parvenir à un compromis sur le budget de la Sécurité sociale, selon des sources parlementaires.
« La position du groupe sera tranchée mardi », a affirmé jeudi à l’AFP l’entourage du président du groupe macroniste Gabriel Attal. « On votera probablement », a indiqué de son côté un député sous couvert d’anonymat.
Une commission mixte paritaire, composée de sept sénateurs et sept députés, doit se réunir mercredi à 14H00 pour accorder les points de vue du Sénat et de l’Assemblée sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. L’examen de ce PLFSS est en cours au Sénat, après n’avoir pu se terminer dans les délais constitutionnels impartis à l’Assemblée nationale.
Plusieurs députés EPR envisagent sous couvert d’anonymat que cette CMP n’aboutisse pas. La voix de la représentante du groupe, Stéphanie Rist, y sera décisive, la coalition gouvernementale comptant huit membres titulaires sur quatorze.
Le groupe EPR fait depuis plusieurs jours monter la pression sur la question de la baisse des exonérations de cotisations patronales, protestant contre une mesure du gouvernement incluse dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale qui aboutirait à alourdir le coût du travail de quatre milliards d’euros.
Si un député juge « impossible » que les siens censurent le gouvernement de Michel Barnier, il envisage une forme de riposte graduée, avec d’abord l’éventualité de faire échouer la CMP, et ensuite celle que les ministres EPR sortent du gouvernement.
Le ministre de l’Économie Antoine Armand a ainsi rappelé dans une interview au Parisien mercredi qu’il était « ministre de Michel Barnier et surtout [qu’il appartenait] à la famille Ensemble pour la République », laquelle dit « attention à l’impôt de trop! ».
Invité de l’Association des journalistes parlementaires, le député EPR Mathieu Lefèvre a affirmé considérer « à titre personnel qu’une copie où il y a un euro d’augmentation de coût du travail n'[était] pas acceptable ». « C’est tout ou rien », a-t-il insisté, alors que le gouvernement a proposé de diviser par deux l’effort demandé aux entreprises.
Un autre député, s’exprimant sous couvert d’anonymat jeudi, estime lui « qu’en deçà du milliard » un accord pourrait s’esquisser.
« La loi du tout ou rien ne pourra pas marcher dans cette CMP, parce que si tout le monde fait ça, ce sera rien », a affirmé le rapporteur général du budget de la Sécurité sociale Yannick Neuder (LR).
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