Tandis que le président élu américain forme sa future administration, l’Ukraine reste particulièrement attentive. Mardi, le 47e président des Etats-Unis a annoncé la nomination à venir du député de Floride Mike Waltz pour le poste très stratégique de conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche. Cet « expert des menaces que représentent la Chine, la Russie, l’Iran et le terrorisme mondial », selon M. Trump, s’aligne sur la promesse de ce dernier de résoudre rapidement la guerre entre Kiev et Moscou.
« Nous sommes confrontés à une nouvelle réalité qui apporte de nouveaux défis et de nouvelles opportunités pour l’Ukraine, développe Alexander Khara, spécialiste en relations internationales au Centre for Defence Strategies, un groupe de réflexion établi à Kiev. C’est pourquoi l’objectif premier du gouvernement ukrainien, des experts et de la société civile est d’élaborer une nouvelle stratégie, de déterminer comment aborder la nouvelle administration. »
L’élection de Donald Trump, le 5 novembre, a jeté l’Ukraine dans l’inconnu du jour au lendemain. Le candidat républicain a, à plusieurs reprises, au cours de sa campagne, assuré qu’il mettrait fin à la guerre « en vingt-quatre heures », quitte à faire pression sur son futur homologue ukrainien pour qu’il rejoigne la table des négociations en faisant planer la menace d’une suspension de l’aide. Les modalités envisagées par le président élu ne sont toutefois pas encore précisément connues. Mais les alliés de Kiev craignent qu’elles incluent des concessions territoriales au bénéfice de la Russie (qui occupe environ 20 % de son territoire) et un abandon de ses aspirations à rejoindre l’OTAN.
« La paix par la force »
Rien ne signale pour le moment que les Ukrainiens se préparent à aller dans le sens de telles négociations. « Si la situation évolue positivement du point de vue de la possibilité de négocier, il va de soi que nous ne nous détournerons pas », explique le député du parti présidentiel et ancien chef de la commission parlementaire pour les affaires étrangères, Bohdan Iaremenko. « Mais, jusqu’à présent, la seule perspective que nous voyons est de continuer à nous battre afin d’entamer des négociations à un moment donné, dans l’avenir. Nous devons nous battre pour la paix, et non pas demander la paix », précise le parlementaire.
« L’heure est à une diplomatie très délicate pour l’Ukraine », explique quant à elle Alyona Getmanchuk, directrice du centre de réflexion New Europe Center, évoquant l’importance pour Kiev d’établir des contacts avec l’entourage de Donald Trump, sans pour autant brusquer l’administration sortante. Une diplomatie prudente, alors que Donald Trump ne sera officiellement investi à Washington que le 20 janvier 2025. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a fait partie des premiers chefs d’Etat à le féliciter pour son « impressionnante victoire électorale », dans un message sur le réseau social X, le 5 novembre. « J’apprécie l’engagement du président Trump en faveur de l’approche de la “paix par la force” dans les affaires mondiales », a écrit M. Zelensky.
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