Le plastique ne représente pas seulement une menace pour l’environnement, c’est également un danger aux coûts exorbitants pour la santé humaine. A quelques jours de l’ouverture à Busan (Corée du Sud) du dernier cycle de négociations sur le futur traité international visant à mettre fin à la pollution plastique, le 25 novembre, l’office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) tire le signal d’alarme.
Dans une note de synthèse publiée jeudi 14 novembre, l’Opecst dresse un état des lieux aussi complet qu’inquiétant des connaissances scientifiques sur « les impacts des plastiques sur la santé ». Afin de faire des recommandations aux négociateurs du traité, le député Philippe Bolo (MoDem, Maine-et-Loire), coauteur, avec l’ex-sénatrice Angèle Préville, d’un premier rapport de référence (« Pollution plastique : une bombe à retardement ») en 2020, a organisé mi-octobre l’audition d’une dizaine de chercheurs parmi les meilleurs experts français et internationaux sur les effets sanitaires de l’exposition aux plastiques.
La production de plastique a doublé au cours des vingt dernières années, et devrait dépasser 500 millions de tonnes pour l’année 2024 : de quoi emballer 50 fois la France dans un film alimentaire. Selon les projections de l’Organisation de coopération et de développement économiques, cette production exponentielle devrait atteindre le milliard de tonnes avant 2050, si rien n’est fait.
Elle s’accompagne d’une explosion comparable des déchets : ils devraient presque doubler entre 2020 et 2040, pour dépasser les 600 millions de tonnes. Une très faible partie est recyclée (moins de 10 %), près de la moitié est enfouie dans des décharges et 19 % sont incinérés. Le reste (22 %) se retrouve dans l’environnement sous forme de fragments de macroplastiques (88 %), de microplastiques (inférieurs à 5 millimètres) et de nanoplastiques (inférieurs à 100 nanomètres) à mesure qu’il se dégrade.
Risques accrus d’accident vasculaire
Ces particules ont colonisé tout l’environnement (du sommet de l’Everest à la fosse océanique des Mariannes, à 11 000 mètres de profondeur) et tous les organismes vivants. Il existe trois voies d’exposition humaine aux plastiques : l’alimentation, le contact cutané et la respiration. Un Parisien inhale ainsi jusqu’à 30 millions de particules plastiques par an. Et une bouteille d’eau en plastique peut contenir jusqu’à 250 000 particules par litre, dont 90 % de nanoparticules.
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