Les agents municipaux lyonnais ont suivi une formation pour apprendre à communiquer avec des arbres et des fleurs.
Coût total de la journée : 3000 euros.
L’opposition dénonce un gaspillage de l’argent public.
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Le 20H
La polémique n’a pas tardé à naître. Lors d’une formation sensibilisant au respect de l’environnement, une vingtaine d’agents municipaux de la ville de Lyon (Rhône) ont été invités à incarner divers végétaux pour apprendre le « dialogue inter-espèces ». L’opposition s’en est offusquée, comme le montre la vidéo du JT de TF1 en tête de cet article.
3000 euros, une formation trop chère ?
« Pincez-moi, je rêve », s’est écrié lors du conseil municipal du 12 décembre Laurence Croizier, élue (LR) du 6e arrondissement. Elle dénonce le contenu du séminaire payé par la mairie à ses employés. « Les agents étaient invités à entrer dans le dialogue inter-espèces au travers d’un jeu de rôle. Le premier membre est le bouleau pleureur », assure-t-elle. Le but était alors d’apprendre à parler aux arbres, aux fleurs et aux animaux grâce à une association nommée Lichen.
Sur les réseaux sociaux, la séquence n’a pas manqué de faire réagir. « Je lance une formation de cybersécurité bien-être où les claviers et les ordis vont parler », s’amuse une internaute. Mais c’est surtout le coût, 3000 euros payés aux frais du contribuable, qui a surpris.
La mairie écologiste se défend
« Si ça a vraiment un intérêt, pourquoi pas. Mais c’est assez cher pour ça », s’étonne une passante au micro de TF1. « 3000 euros… Je pense qu’ils peuvent les investir ailleurs », confie un homme. L’opposition à la majorité écologiste est du même avis, alertant sur la mauvaise utilisation de l’argent public.
« En réalité, je pense que nos agents, qui amènent tous les jours du service au public, ont besoin de formations importantes pour faire face aux demandes du public et à la violence qui existe et que tout le monde décrie. Je pense qu’ils sont en demande de formations qui soient sans doute beaucoup plus structurantes », estime David Kimelfeld, premier vice-président de la métropole de Lyon.
Sortir un élément de son contexte global pour en faire un sujet polémique ? C’est malheureusement devenu une habitude pour alimenter une panique conservatrice et des procès d’intention ridicules. Décryptons les faits dans ce thread 🧶 https://t.co/p21CNQaYXl — Gautier Chapuis (@ChapuisGautier) December 18, 2024
La ville dirigée par Grégory Doucet se défend, par la voix de Gautier Chapuis, adjoint délégué à la végétalisation : « Parler que de la forme de cette formation sans rentrer dans le fond, j’avoue que je suis assez atterré. Un sujet tiré du chapeau, simplement pour faire polémique, alors que le fond du sujet, c’est le réchauffement climatique, l’effondrement de la biodiversité et le réaménagement de la ville. » Lors du conseil municipal à l’origine des tensions, Chloë Vidal, adjointe chargée des budgets participatifs, grâce auxquels a été financé ce projet, a jugé « important de s’aventurer vers d’autres réflexions et de considérer l’ensemble des vivants pour mieux penser notre action publique ».
Sur son site internet, l’association Lichen, créée en 2022, se revendique comme un « laboratoire des interdépendances concernant les humains et les non-humains ». Ses membres sont donc à la fois « humains » et « non-humains », comme le « jardin-mousse », l’« ourse » ou encore le « tambour-cerf ». Le collectif a déjà dispensé des formations à la ville de Montpellier ou aux vignerons du Beaujolais par exemple.