Entre les allées du marché de l’Estacade à Grenoble, en ce début janvier, les passants circulent, pressés, jetant un regard distrait aux militants de La France insoumise (LFI) qui distribuent des tracts pour leur candidat, Lyes Louffok, qui représente le Nouveau Front populaire, l’alliance des partis de la gauche parlementaire. Peu le savent : dimanche 12 janvier, onze candidats s’affronteront pour le premier tour de l’élection législative partielle de la 1re circonscription de l’Isère.
Le député tout juste élu en juillet 2024, l’« insoumis » Hugo Prevost, a démissionné le 9 octobre suivant, après avoir été accusé de violences sexistes et sexuelles, puis exclu du mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon. L’étudiant en économie, alors âgé de 24 ans, avait créé la surprise en battant le député sortant (Renaissance), Olivier Véran, à la faveur d’une triangulaire au second tour.
« C’est clair que ça ne nous aide pas, cette histoire. Il y a une confiance à regagner », soupire Lyes Louffok, engoncé dans une grosse doudoune noire. « Le profil de Lyes Louffok et son combat pour les droits de l’enfant, et de sa suppléante [Claire Nguyen, infirmière libérale], est rassembleur », veulent croire, de leur côté, Quentin et Valentin, deux jeunes militants « insoumis » d’une trentaine d’années, venus de Marseille pour donner un coup de main (ils n’ont pas souhaité donner leurs noms). « Parachuté » depuis le Val-de-Marne, où il a mené sa première campagne politique après la dissolution de l’Assemblée nationale, en juin 2024, Lyes Louffok l’assure : « Symboliquement, il faut que la gauche conserve cette circonscription. »
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