S’il ne disparaît jamais vraiment des scènes de théâtre, Bertolt Brecht (1898-1956) s’y fait, par périodes, plus discret, moins audible. Convoqué sur les planches, cette saison, par des metteurs en scène de générations et d’esthétiques différentes, le dramaturge germanique bénéficie d’un regain d’attention et d’écoute. Le hasard n’y est pour rien.
De Grand-Peur et misère du IIIe Reich (un spectacle de Julie Duclos) à Mère Courage (texte mis en scène par Lisaboa Houbrechts et cité dans L’Esthétique de la résistance, de Sylvain Creuzevault) en passant par L’Exception et la Règle (une représentation de Bernard Sobel), les pièces du marxiste allemand sont un mode d’emploi à l’intention des sociétés contemporaines. Parce qu’elles décryptent les processus empruntés par les totalitarismes, parce qu’elles explorent les dilemmes auxquels sont confrontés les hommes en situation de crise, parce qu’elles scrutent les dégâts exercés par les autocraties jusque dans l’intimité de cercles familiaux.
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