L’image de Michel Blanc va continuer d’accompagner Lionel Baier au quotidien pendant encore quelque temps. Car l’acteur, mort dans la nuit de jeudi à vendredi à l’âge de 72 ans, sera à l’affiche de plusieurs films dans les mois à venir. Outre Le Routard, dans lequel il partagera l’affiche avec Christian Clavier, Michel Blanc a également pu achever avant sa disparition le tournage du film La Cache, adapté d’un roman de Christophe Boltanski et qui devrait sortir en salles l’année prochaine à titre posthume.
En apprenant la mort de Michel Blanc, Lionel Baier, qui restera comme le dernier réalisateur à avoir dirigé le comédien, a ressenti « une très grande tristesse et « un sentiment de vertige ». « Je le vois tous les matins sur la table de montage avec la monteuse », a-t-il confié ce samedi 5 octobre sur le plateau de BFMTV.
Dans son film, Michel Blanc incarnera Etienne Boltanski, le grand-père de Christian Boltanski, qui vécut plusieurs mois caché sous le sol de sa salle de bains pendant l’Occupation pour éviter la déportation vers les camps de concentration.
Un acteur avec le « sens du rythme et du tempo »
Pour le cinéaste, Michel Blanc était « comme un concertiste », « capable de jouer plusieurs gammes à la fois ». Un comédien pouvant aussi faire preuve d’une grande précision, avec un « sens du rythme et du tempo qu’ont les musiciens ». « C’est quelqu’un avec qui il ne fallait pas dire n’importe quoi », a-t-il également souligné. « Il fallait être très précis dans ce qu’on lui proposait. »
« Personne ne pouvait imaginer que c’était son dernier film, mais il le vivait toujours comme ça. Étonnamment, quand il faisait un film, il se disait toujours que c’était peut-être le dernier », a relevé Lionel Baier à propos du comédien connu pour sa grande hypocondrie.
« A la fin du film, il avait cette formule qui était complètement incroyable: ‘Maintenant tout est dans la boîte, vous pourriez faire le film même si je n’étais plus là’. »
Si le réalisateur est encore plongé dans la post-production de son film, il sait déjà comment se conclura son long-métrage et quelle sera donc la séquence qui restera dans la mémoire des spectateurs: « C’est une image qui ressemble beaucoup à une image de Chaplin. On y voit Michel Blanc qui part sur une route en sifflotant de dos, avec un petit garçon. D’après Lionel Baier, la scéne est à la fois triste, drôle, touchante. » À l’image de Michel Blanc.
Article original publié sur BFMTV.com