Il n’est plus ministre, mais son agenda est toujours bien chargé. Quand on lui propose ce rendez-vous, Antoine Armand accepte volontiers, mais peine à nous trouver une date. Seul créneau disponible : un petit-déjeuner près de l’Assemblée. Dont acte. L’élu donne rendez-vous dans un bistrot parisien, un peu à l’écart du Palais-Bourbon, où il a l’habitude de s’y rendre lorsque les séances parlementaires s’étirent.
Un expresso et un thé commandés pour lui, un café allongé pour nous, et la discussion s’enclenche. Rétrospective oblige, les premières questions concernent cette nomination surprise, sept mois plus tôt, à l’un des postes les plus importants de l’État.
À l’époque, l’énarque de 33 ans, tout de même président de la commission des Affaires économiques à l’Assemblée nationale, affinait son futur agenda parlementaire. Pourtant familier de Michel Barnier, un Savoyard comme lui et qu’il connaît depuis plusieurs années, Antoine Armand n’imagine pas une seconde la proposition qui va lui être faite. Jusqu’au jour où, en déplacement au Salon de l’élevage à Rennes, il voit s’afficher sur son smartphone le nom de l’ancien négociateur du Brexit. « Quand il me propose l’économie, bien sûr qu’il y a du vertige », reconnaît l’arrière-petit-fils de Louis Armand, résistant et directeur de la SNCF (1955-1958).
Une mission de 99 jours
En un appel, la machine est lancée. Et le rouleau compresseur avec. Entre la masse d’informations quotidiennes, la pression politique et les n […] Lire la suite