Prenant ses distances avec Benyamin Nétanyahou, le président israélien, Isaac Herzog, s’est dit, jeudi 20 mars, inquiet de la reprise des frappes sur la bande de Gaza. « Il est impossible de ne pas être profondément troublé par la dure réalité qui se déroule sous nos yeux », a affirmé M. Herzog dans une déclaration vidéo, sans toutefois mentionner nommément le premier ministre de l’Etat hébreu. « Il est impensable de reprendre les combats tout en poursuivant la mission sacrée de rapatrier nos otages », a-t-il ajouté.
Benyamin Nétanyahou a pris la responsabilité du lancement de frappes intenses sur Gaza qui ont fait 504 morts depuis mardi, selon le Hamas, puis d’une opération terrestre « ciblée », pour faire pression sur le mouvement islamiste afin qu’il libère les cinquante-huit otages encore détenus dans le territoire. Mais les familles de ces derniers affirment que ces frappes pourraient au contraire mettre en danger la vie des captifs.
M. Herzog a appelé les dirigeants politiques à « peser soigneusement chaque mesure et à évaluer si elle renforce la résilience nationale, en particulier si elle contribue à l’effort de guerre et au retour des otages ».
Le président, dont le poste est honorifique mais respecté, a également déploré que « des milliers de réservistes aient été appelés récemment ». « Il est inconcevable d’envoyer nos fils au front tout en promouvant des initiatives controversées et (…) qui créent de profonds clivages au sein de notre nation », a-t-il ajouté.
Limogeage du chef du renseignement intérieur
Cette déclaration a été diffusée peu avant que le gouvernement approuve, sur proposition du premier ministre, le limogeage du chef du service de sécurité intérieure (Shin Bet), Ronen Bar. L’annonce de sa révocation a provoqué, depuis dimanche, des manifestations de colère dans le pays, Benyamin Nétanyahou étant accusé de vouloir concentrer tous les pouvoirs au sein de l’exécutif.
Jeudi, l’armée israélienne a annoncé qu’elle étendait son opération au sol dans le sud de la bande de Gaza, après des tirs de roquettes du Hamas sur Tel-Aviv, en riposte au nombre croissant de civils tués depuis la reprise des opérations militaires israéliennes.