La Corse plutôt que Paris? Le pape François est pressenti pour se rendre en Corse à la mi-décembre, selon des déclarations du président de la Conférence des évêques de France (CEF) données dimanche 10 novembre, en conférence de presse à Lourdes. Ce serait une première, alors sa présence était espérée pour la cérémonie de réouverture de Notre-Dame de Paris le 7 décembre.
« Si le pape décide de venir le 15 décembre en Corse, c’est très bien », a estimé Éric de Moulins-Beaufort, tout en précisant que « l’annonce n’a pas encore été faite, elle dépend du Saint-Siège pour que ce soit complètement officiel ».
Selon des sources proches du dossier citées par l’Agence France-presse, le souverain pontife souhaite se rendre sur l’île de Beauté et des contacts diplomatiques ont déjà été établis entre le Vatican et l’Élysée. Il pourrait se rendre à Ajaccio afin de participer à un colloque sur la religiosité populaire en Méditerranée prévu les 14 et 15 décembre.
Ne pas voler la « vedette » à Notre-Dame
Un temps pressenti pour assister à la cérémonie de réouverture de la cathédrale Notre-Dame, endommagée par un incendie en 2019, le pape a coupé court aux spéculations en septembre dernier.
« Je n’irai pas à Paris », a déclaré Jorge Bergoglio aux journalistes dans l’avion qui le ramenait d’une tournée en Asie du Sud-Est et Océanie.
Emmanuel Macron avait pourtant un an plus tôt dit sa volonté d’inviter le souverain pontife à cette cérémonie annoncée comme grandiose.
Pour Éric de Moulins-Beaufort, « le pape n’a jamais eu l’intention de venir » à cet événement et ce, « pour une raison très simple: la vedette de la réouverture de Notre-Dame de Paris, c’est Notre-Dame de Paris, ce n’est pas la visite du pape en France », a-t-il dit dimanche.
« Il ne veut pas être au milieu de 100 chefs d’États et ne pas contrôler la situation », estime pour sa part la journaliste spécialiste du Vatican Caroline Pigazzi auprès de TF1. Selon nos informations, le pape craindrait surtout de participer à un rendez-vous trop politique à son goût.
Proche de l’évêque d’Ajaccio, devenu cardinal en 2023
La visite du pape en Corse en décembre serait un événement sur l’île, qui n’a jamais reçu la visite de François ou de l’un de ses prédécesseurs. Mais pourquoi ce déplacement, plutôt que Paris? Le président de la CEF a rappelé dimanche « l’engagement » du pape « sur la Méditerranée, qui a une valeur symbolique, mais aussi très efficace comme figure des défis de notre monde ».
De son côté, l’évêque de Limoges Pierre-Antoine Bozo a expliqué que « l’occasion de la visite du pape en Corse serait non pas la Corse pour elle-même, mais un colloque sur la religiosité populaire à travers les dévotions des confréries ».
« C’est un thème qui lui tient fortement à coeur, dont il parle souvent. La question n’est pas tant la Corse et la France que la dévotion populaire sur laquelle il estime peut-être avoir encore des choses à dire », a-t-il ajouté lors de cette conférence de presse.
L’événement devrait être piloté par l’évêque d’Ajaccio François Bustillo, tout jeune cardinal, puisqu’il avait été élevé à ce rang en septembre 2023, et de qui le pape est réputé proche. Environ 1.000 Corses avaient alors fait le déplacement jusqu’au Vatican. La confirmation de la venue du pape François sur l’île est attendue dans le courant de la semaine.
Article original publié sur BFMTV.com