Des réactions internationales opposées, et parfois contrastées. Deux blocs réagissent différemment à l’annonce de l’émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d’arrêt à l’encontre du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, de l’ex-ministre de la défense Yoav Gallant et contre Mohammed Deif, le dirigeant de la branche armée du Hamas, présumé mort : les signataires du statut de Rome, tenus d’appliquer la décision, et les soutiens d’Israël, comme les Etats-Unis, qui la dénoncent.
Les deux responsables israéliens sont désormais susceptibles d’être arrêtés s’ils posent le pied sur le sol de l’un des 124 pays signataires du statut de Rome, qui a instauré la CPI en 1998. En théorie.
Si, parmi les pays signataires du statut, certains ont réagi positivement, à l’image de l’Irlande, qui, par la voix de son premier ministre, Simon Harris, a qualifié l’émission des mandats d’arrêt de « mesure extrêmement significative », ou ont annoncé clairement qu’ils se conformeraient aux décisions de la CPI, comme la Norvège, les Pays-Bas ou la Belgique, les réactions sont plus contrastées chez d’autres.
Une formule énigmatique
A commencer par la France. Le Quai d’Orsay, tout en affirmant « avoir toujours soutenu les actions de la cour » et rappelant que la « lutte contre l’impunité » avait toujours été une « priorité » pour Paris, s’en tient à une formule énigmatique concernant la possibilité d’une arrestation de Benyamin Nétanyahou en France : « Une question juridiquement complexe » nécessitant une analyse approfondie, selon Christophe Lemoine, le porte-parole du ministère des affaires étrangères. En déplacement au Chili, Emmanuel Macron n’avait pas prévu de réagir avant son retour.
Côté italien, l’enthousiasme n’est pas non plus de mise : le ministre de la défense, Guido Crosetto, a ainsi déclaré que l’Italie serait obligée, en exécution du mandat d’arrêt, d’arrêter le premier ministre israélien en cas de visite de celui-ci dans le pays, tout en précisant que la CPI avait « tort ».
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, estime, quant à lui, que les mandats d’arrêt en question doivent être « respectés et appliqués ». « Ce n’est pas une décision politique. C’est une décision d’une cour, d’une cour de justice, d’une cour de justice internationale. Et la décision de la cour doit être respectée et appliquée », a-t-il ajouté.
Traditionnel soutien de l’Etat hébreu, l’Allemagne, par la voix de sa ministre des affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré, vendredi, « examiner » les suites à donner à cette décision, tout en rappelant que son pays était « de fait lié » aux décisions de la juridiction internationale.
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