POLTIQUE – Une première sortie et des propos qui ne passent déjà pas. Au 20 heures de France 2, Jean-Pierre Farandou, nouveau ministre du Travail et des Solidarités, a cherché à justifier ce mardi 14 octobre la suspension jusqu’en 2028 de la réforme des retraites, annoncée un peu plus tôt par le Premier ministre Sébastien Lecornu. Lors de cette prise de parole dans le journal télévisé de Léa Salamé, une expression validiste employée par l’ex-PDG de la SNCF a choqué des politiques de gauche et des associations œuvrant sur les questions de handicap.
« Une réforme est nécessaire (…) le problème avec notre système par répartition c’est que les actifs payent pour les retraités (…) il y a de plus en plus de retraités et de moins en moins d’actifs, donc il faut qu’on travaille plus », s’est d’abord lancé Jean-Pierre Farandou sur ce sujet clé quant à la censure (ou non) du gouvernement. Avant de lâcher, pour expliquer le choix du gouvernement de laisser du lest à la gauche : « Mais on n’est pas sourds, on n’est pas autistes, on voit bien qu’elle passe mal cette réforme ». Les propos n’ont pas été corrigés par Léa Salamé et France 2 a supprimé dans la foulée le tweet mentionnant cette phrase.
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Tard dans la soirée, Jean-Pierre Farandou a fait amende honorable sur son compte X : « En utilisant le terme d’autiste, mes propos ont blessé et ce n’était pas mon intention. J’en suis sincèrement désolé et je présente mes excuses. »
« C’est une particularité neurodéveloppementale »
Avant le mea culpa du ministre, le Collectif Handicaps, qui regroupe 54 associations nationales de personnes en situation de handicap et de leurs familles, avait rapidement réagi sur son compte X : « Ce serait bien effectivement que le ministre des Solidarités évite d’utiliser le terme“ autiste” à tort et à travers ! »
Du côté des politiques, la sortie a d’abord fait hurler la députée écologiste de Lyon Marie-Charlotte Garin, qui rappelle sur le réseau social d’Elon Musk : « Être autiste n’est pas une incapacité à comprendre les choses. C’est une particularité neurodéveloppementale, pas un défaut d’intelligence ou d’empathie. » Avant d’ajouter : « Ces mots blessent, stigmatisent, perpétuent des clichés, et participent à l’exclusion des personnes autistes, C’est du validisme. Un ministre du Travail devrait être exemplaire sur l’inclusion, pas contribuer à la violence ordinaire. »
La députée insoumise du Rhône Anaïs Belouassa Cherifi est du même avis et tance : « Le nouveau ministre du Travail dit qu’être “autiste” ou “sourd” signifie ne pas comprendre. Ce n’est pas une maladresse, c’est du mépris validiste répugnant. »
Jean-Pierre Farandou « de toute évidence ne comprend rien et méprise par la même occasion les personnes en situation de handicap », se désole encore Samira Laal, secrétaire nationale du PS à l’autonomie et au handicap.
« Il aura fallu une journée pour nous sortir une remarque validiste. Être autiste n’a jamais été une insulte », s’indigne pour sa part Thaïs Danel, coordinatrice du mouvement de Jeunessses du parti de gauche Génération.s, fondé par Benoît Hamon. Aussi membre de Génération.s, le député de Dordogne Sébastien Peytavie complète : « L’autisme n’est ni un défaut ni une insulte. Les mots comptent, surtout quand ils viennent d’un ministre des Solidarités. »
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