La présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, a présenté, mercredi 6 novembre, lors de sa conférence de presse quotidienne, son plan de développement du secteur énergétique, qui implique 23,4 milliards de dollars de dépenses (21,7 milliards d’euros) pour des projets d’infrastructures énergétiques jusqu’en 2030 : 12,3 milliards de dollars à la production d’électricité et 11,1 milliards de dollars aux réseaux de transmission et de distribution.
Ce plan s’accompagne de réformes constitutionnelles, proposées en février par l’ancien président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador (dit « AMLO », 2018-2024), et qui sont approuvées au pas de charge sous la présidence de sa successeure, Claudia Sheinbaum, depuis sa prise de fonctions le 1er octobre. Elle dispose pour cela d’une majorité au Congrès (364 députés sur 500 et 83 sénateurs sur 128). Ainsi, le 31 octobre, la modification de plusieurs articles de la Constitution était votée haut la main. Elle met un terme à une réforme énergétique adoptée en 2013 sous la présidence d’Enrique Peña Nieto et contre laquelle la gauche s’était toujours battue pour ouvrir le secteur de l’énergie au capital privé.
La compagnie pétrolière nationale, Pemex, ainsi que la Commission fédérale d’électricité (CFE) retrouvent leur caractère d’ « entreprises publiques » et non plus celui d’« entreprises productives ». « L’objectif central de la CFE et de Pemex n’est plus de faire des bénéfices comme une entreprise privée, mais d’offrir un service de qualité, à un prix le plus bas possible », a ainsi expliqué la ministre de l’énergie, Luz Elena Gonzalez Escobar.
La ministre a rappelé que la CFE produisait désormais 54 % de l’électricité, « grâce à un investissement inédit de près de 20 millions de dollars lors de la précédente administration. Cette réforme aujourd’hui ne met pas fin à l’investissement privé, qui produit toujours 46 % de l’électricité, et des nouvelles règles vont prochainement être édictées pour ce secteur ».
« Réduire la production d’électricité à partir d’énergie fossile »
On sait déjà que le privé ne pourra pas investir dans l’exploitation du lithium, qui obtient le statut de « secteur stratégique de l’Etat » avec cette réforme. « Le gouvernement cherche à réduire la production d’électricité à partir d’énergie fossile, alors que 60 % de l’électricité est toujours produite à partir du gaz naturel. Il veut que le privé investisse en priorité dans les énergies renouvelables comme le solaire et l’éolien. De son côté, la CFE devrait fermer ses centrales à charbon et renouveler les turbines des barrages hydroélectriques », considère Ramses Pech, expert en énergie pour le cabinet spécialisé Caraiva.
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