De plus en plus d’élus commencent à utiliser la technique du retour à l’envoyeur pour lutter contre les dépôts sauvages.
La commune de Laigneville, dans l’Oise, a ainsi réussi à passer de plusieurs dépôts illégaux par semaine à deux par an.
Reportage du JT de TF1 sur cette méthode implacable.
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Le 13H
« Encore un dépôt. Je vais appeler la brigade. » Les agents de la ville de Denain (Nord) découvrent un matelas déposé en pleine rue. Ils font appel à la brigade de l’environnement et à l’aide de cette caméra, ils ont pu retrouver l’auteur de ce dépôt sauvage, comme on le voit sur ces images diffusées dans la vidéo du 13H de TF1, visible en tête de cet article. Le matelas est ramené directement chez son propriétaire. « Bonjour, la police administrative, la brigade de l’environnement. Le matelas, on le remet devant chez vous. Vous êtes chargé de le déposer à la déchetterie de Denain ou Douchy », annoncent les agents au contrevenant. Ce dernier écope d’une amende de 135 euros qui pourrait être majorée à 750 euros si le matelas n’est pas débarrassé.
Le but n’est pas de taper sur ceux qui font du dépôt sauvage, mais de faire peser une épée de Damoclès sur ceux qui seraient tentés de le faire.
Le but n’est pas de taper sur ceux qui font du dépôt sauvage, mais de faire peser une épée de Damoclès sur ceux qui seraient tentés de le faire.
Christophe Dietrich, maire (SE) de Laigneville (Oise)
Pour mener à bien ses missions, la brigade peut s’appuyer sur les 400 caméras installées un peu partout dans la commune. Elles sont pilotées depuis ce centre de surveillance urbain. « On a énormément de dépôts, donc systématiquement, on a identifié des créneaux le week-end, le soir. Le logiciel nous permet, avec des alertes, de faciliter le travail de recherche, pour nous dire à tel moment, il s’est passé tel événement », explique Maxime Mortier, chef de centre de supervision à Denain.
À 150 kilomètres de là, à Laigneville, petit village dans l’Oise, Christophe Dietrich, le maire (SE) de la commune, a déclaré la guerre aux dépôts sauvages. « On a juste un code barre, il m’a suffi d’appeler la société pour savoir qui avait livré ça et où ça a été livré », relate-t-il. Il a conservé toutes les preuves de dépôts dans sa commune et mène des enquêtes pour retrouver l’identité de ceux qui ont pu déposer leurs déchets sans autorisation. Carton, bouchon ou encore carrelage, tout doit être analysé et le résultat est sans appel. « On est passé de trois à quatre dépôts par semaine à deux dépôts par an« , se félicite l’élu. Et de préciser : « Le but aujourd’hui, ce n’est pas tant de taper sur ceux qui font du dépôt sauvage, mais c’est de faire peser une épée de Damoclès sur ceux qui seraient tentés de le faire. » Chaque année en France, près d’un million de tonnes de déchets sont abandonnées dans la nature.