L’horreur à Haïti. Le massacre de plus de 200 personnes dans la capitale Port-au-Prince début décembre, a donné lieu à une véritable « chasse à l’homme brutale » ordonné par un chef de gang et avec des victimes sorties de leur domicile pour être exécutées, selon un rapport de l’ONU lundi 23 décembre.
Au total, 134 hommes et 73 femmes ont été tués entre le 6 et le 11 décembre à Port-au-Prince, selon le rapport de la mission de l’ONU en Haïti (Binuh) et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH).
« Nous ne pouvons pas faire comme si de rien n’était »
La majorité des victimes « était des personnes âgées accusées de pratiquer le vaudou et d’avoir prétendument causé la maladie de l’enfant » de Micanor Altes, chef du gang de Wharf Jérémie, fort de quelque 300 membres, selon le texte.
« Le soir du 6 décembre, il a donné l’ordre aux membres de son gang de mener une « chasse à l’homme brutale ». Ces derniers ont fait irruption dans une dizaine de ruelles du quartier et sorti de force les victimes de chez elles », selon l’ONU.
« Elles ont été emmenées dans le fief du gang où elles ont été tenues en captivité et interrogées (…) Elles ont ensuite été conduites vers un site d’exécution se trouvant à proximité, avant d’être abattues ou tuées avec des machettes ».
D’origine africaine et pilier de la culture du pays, le vaudou est arrivé en Haïti avec les esclaves africains. Il avait été interdit pendant l’occupation coloniale française (indépendance en 1804) et n’a été reconnu comme une religion officielle par le gouvernement qu’en 2003.
« Nous ne pouvons pas faire comme si de rien n’était. J’appelle la justice haïtienne à mener une enquête approfondie sur ces crimes horribles et à arrêter et punir leurs auteurs », affirme Maria Isabel Salvador, la représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en Haïti, soulignant que ces crimes ciblent « les populations les plus vulnérables ».
La violence des gangs, qui contrôlent l’essentiel de de la capitale Port-au-Prince, s’aggrave depuis février depuis février, lorsque des groupes armés ont lancé des attaques coordonnées à Port-au-Prince pour renverser le Premier ministre de l’époque, Ariel Henry. Meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon, s’intensifient depuis.
« Depuis le début de l’année 2024, (…) plus de 5.350 personnes ont été tuées et plus de 2.155 autres blessées », souligne le rapport.
Article original publié sur BFMTV.com