Cinquante ans après le 13 avril 1975, date symbolique du déclenchement des guerres du Liban, les divisions politiques, communautaires et mémorielles du pays persistent. À travers les récits croisés d’une historienne, d’un journaliste, de deux témoins directs et d’une autrice engagée, émerge un constat commun : le Liban n’a toujours pas construit un récit partagé sur ses propres guerres. Et sans mémoire commune, difficile d’imaginer un avenir apaisé.
« Pour moi, Beyrouth, c’est comme une très belle femme, désirée, mais constamment trahie et maltraitée ». Ces mots de la journaliste et autrice Marilyne Jallad résument la relation douloureuse qu’entretiennent nombre de Libanais avec leur pays. Trop de guerres, trop de silences, trop de récits qui s’opposent.
En 1975, elle n’avait pas encore 1 an. Le Liban connaît alors des tensions croissantes entre une mosaïque de factions armées (milices chrétiennes, palestiniennes, chiites, sunnites, druzes…), sur fond d’instabilité politique, d’ingérences régionales et de profondes fractures communautaires.
Le 13 avril, une fusillade éclate à l’église d’Ain el-Remmaneh, suivie de l’attaque d’un autobus transportant majoritairement des Palestiniens affiliés au Front de libération arabe. C’est l’embrasement. Il marque symboliquement le début des « guerres du Liban » : quinze années de guerre civile et la poursuite de nombreux conflits à la fois internes et régionaux.
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