Le Hamas a déclaré, samedi 6 décembre, être prêt à remettre ses armes dans la bande de Gaza à une autorité palestinienne gouvernant ce territoire, à condition que cesse son occupation par l’armée israélienne. « Nos armes sont liées à l’existence de l’occupation et de l’agression », a fait savoir dans un communiqué Khalil Al-Hayya, le chef du Hamas pour Gaza et principal négociateur du mouvement islamiste palestinien, qui ajoute : « Si l’occupation prend fin, ces armes seront placées sous l’autorité de l’Etat. »
Interrogé par l’Agence France-Presse (AFP), le bureau de Khalil Al-Hayya a précisé qu’il parlait là d’un Etat de Palestine souverain et indépendant.
« Nous acceptons le déploiement de forces de l’ONU en tant que forces de séparation, chargées de surveiller les frontières et de veiller au respect du cessez-le-feu à Gaza », a ajouté M. Hayya, signifiant ainsi clairement le refus de son mouvement du déploiement d’une force internationale dans la bande de Gaza qui aurait pour mission de le désarmer.
Le désarmement du Hamas fait partie de la deuxième étape du plan – qui n’a pas encore été approuvée – de Donald Trump pour mettre fin à la guerre dans le territoire palestinien.
« Nous sommes à un moment critique »
Samedi, le Qatar et l’Egypte, parmi les médiateurs et garants du cessez-le-feu à Gaza, ont appelé au retrait des troupes israéliennes du territoire palestinien et au déploiement rapide d’une force internationale de stabilisation pour consolider la fragile trêve.
Ces mesures forment seulement une partie de la deuxième phase du plan Trump. La première phase du plan prévoyait, avec l’entrée en vigueur d’une trêve le 10 octobre, la restitution des otages vivants et morts retenus à Gaza, en échange de centaines de prisonniers palestiniens détenus en Israël. Il ne reste depuis mercredi plus qu’un seul corps d’otage à Gaza. Elle incluait aussi un retrait partiel des forces israéliennes de Gaza, qui ont conservé le contrôle d’environ 50 % du territoire.
« Nous sommes à un moment critique (…) Nous ne pouvons pas encore considérer qu’il y a un cessez-le-feu, un cessez-le-feu ne peut être complet qu’avec le retrait total des forces israéliennes, [et] un retour de la stabilité à Gaza », a affirmé le premier ministre qatari, Cheikh Mohammed ben Abdelrahmane Al Thani, lors d’une conférence à Doha samedi.
« En ce moment, nous (…) le Qatar, la Turquie, l’Egypte, avec les Etats-Unis, nous nous réunissons pour faire avancer la prochaine phase », a-t-il relevé.
Le ministre des affaires étrangères égyptien, Badr Abdelatty, et son homologue qatari ont « souligné l’importance de poursuivre les efforts visant à mettre en œuvre l’accord de paix (…) dans toutes ses étapes », a également fait savoir le ministère égyptien, après une rencontre entre les deux hommes en marge de la conférence.
Discussions sur la structure de la force internationale
Le ministre des affaires étrangères turc, Hakan Fidan, également présent à Doha, a jugé que « le désarmement » du Hamas « ne peut pas être la première chose à faire dans le processus ». « Nous devons procéder dans le bon ordre, nous devons être réalistes », a-t-il déclaré.
Des discussions sur la structure de la force internationale de stabilisation à Gaza et les pays qui pourraient y participer sont en cours, a affirmé Hakan Fidan. Israël s’oppose à la présence en son sein de forces turques, jugeant la Turquie trop proche du Hamas.
Le premier objectif de cette force doit être « de séparer les Palestiniens des Israéliens », a souligné M. Fidan. Les chefs de la diplomatie égyptienne et qatari ont appelé à « la formation rapide » de cette force de sécurité, a déclaré le ministère égyptien. Les pays arabes et musulmans hésitent à participer à cette nouvelle force, qui pourrait mener à combattre des Palestiniens.
La trêve reste très fragile dans la bande de Gaza. Israël a bombardé à plusieurs reprises le territoire dévasté – tuant plusieurs centaines de personnes selon la défense civile locale, un organisme de secours opérant sous l’autorité du Hamas, en représailles, selon lui, à des violations du cessez-le-feu commises par le mouvement islamiste palestinien.
L’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023 a entraîné, côté israélien, la mort de 1 221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de chiffres officiels. L’offensive israélienne menée en représailles a fait 70 354 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la santé du territoire, sous l’autorité du Hamas, jugés fiables par l’ONU.










