Le gouvernement britannique est accusé d’avoir maquillé une affaire d’espionnage au profit de la Chine, dans le but de protéger ses relations commerciales. Le mois dernier, le procès d’un collaborateur parlementaire et d’un enseignant accusés d’avoir fourni des informations à Pékin a été annulé. Pour enrayer les accusations, l’exécutif a publié mercredi soir, 15 octobre, les dépositions du conseiller à la sécurité nationale. Mais cela n’a pas suffi à dissiper les questions.
Avec notre correspondante à Londres, Émeline Vin
Le gouvernement et la justice britannique doivent encore répondre à de nombreuses questions. Pour le gouvernement, le Premier ministre explique qu’il n’avait pas le choix, puisque les faits d’espionnage présumé se sont déroulés sous le gouvernement précédent conservateur, qui considérait la Chine comme un « défi » mais pas comme une « menace ».
Or, les documents publiés cette semaine montrent que le Parti travailliste désire une « relation positive » avec Pékin. Pourquoi, alors, l’exécutif britannique martèle-t-il qu’il était contraint par la position de ses prédécesseurs, alors qu’il adopte la même ligne ?
Pour le procureur général ensuite, les dépositions du conseiller adjoint à la sécurité nationale détaillent les soupçons de piratage d’origine chinoise et les activités spécifiques de renseignement conduites sur le territoire britannique. Et pourtant, le procureur estime qu’il n’y avait pas assez de matière pour poursuivre les deux hommes accusés d’espionnage.
Que manquait-il pour atteindre le seuil nécessaire à tenir un procès ? Les députés du comité à la stratégie sécuritaire nationale ouvrent une enquête parlementaire pour répondre aux interrogations, et comprendre pourquoi les charges ont été abandonnées.
De son côté, le chef du MI5, les renseignements intérieurs britanniques, Ken McCallum, a estimé que l’espionnage chinois représente une menace quotidienne pour le Royaume-Uni qui devrait « se défendre avec fermeté ». « En 2025, un monde plus hostile oblige le MI5 à opérer le plus grand changement dans sa mission depuis le 11 septembre 2001 », a déclaré Ken McCallum à des journalistes depuis le siège du MI5. Il a aussi cité la Russie, l’Iran et la Chine comme sources de menaces.
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