- Dans un entretien accordé ce vendredi au « Parisien », le Premier ministre Sébastien Lecornu affirme qu’il repart « d’une feuille blanche » pour le budget 2026.
- Sans modifier la trajectoire du déficit, il entend présenter un texte « qui tiendra compte des consultations » menées avec les syndicats, le patronat et les partis politiques.
- Il prévoit aussi une hausse des dépenses pour la santé et les retraites.
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Budget 2026 : quelle nouvelle feuille de route après la chute de Bayrou ?
Le budget 2026 de la France ne sera pas celui de François Bayrou… ni celui de Sébastien Lecornu. Voilà ce qu’a affirmé ce vendredi 26 septembre le Premier ministre, dans un entretien accordé au Parisien
(nouvelle fenêtre). Nommé à Matignon il y a plus de deux semaines, l’ancien ministre des Armées multiplie les échanges avec les responsables politiques et syndicaux et le martèle : c’est bien le Parlement qui aura le dernier mot sur le projet de loi de finances pour l’an prochain.
Certains impôts augmenteront, d’autres diminueront
Certains impôts augmenteront, d’autres diminueront
Sébastien Lecornu, Premier ministre
« Le FMI n’est pas aux portes de Bercy »
, rassure-t-il d’abord, tout en confirmant la trajectoire de la France. L’objectif demeure de revenir à 4,7% de déficit par rapport au PIB en 2026, pour atteindre les 3% en 2029. Le budget, que Sébastien Lecornu présentera « en temps et en heure »
, devra donc permettre de « réduire le déficit pour maîtriser notre endettement, (…) la condition de notre souveraineté »
.
Cela ne passera pas par la suppression de deux jours fériés, idée déjà enterrée (nouvelle fenêtre)… ni par l’instauration de la taxe Zucman, qui s’en prend au « patrimoine professionnel »
. Le Premier ministre écarte aussi un retour de l’impôt sur la fortune. « Le gouvernement ne l’envisage pas »
, assure-t-il. Ce qui ne signifie pas que les plus riches ne seront pas mis à contribution. « Il faut être sourd pour ne pas entendre que les Français nous demandent plus de justice fiscale. Le débat doit avoir lieu, et c’est au Parlement à la fin de le trancher. Je ferai donc une proposition de budget dans laquelle certains impôts augmenteront, mais d’autres diminueront. »
Hors de question de préparer un budget d’austérité et de régression sociale
Hors de question de préparer un budget d’austérité et de régression sociale
Sébastien Lecornu, Premier ministre
Lesquels ? Impossible de le savoir pour l’instant. Sébastien Lecornu assure simplement qu’il repart « d’une feuille blanche »
pour composer sa proposition de budget. « Je présenterai un budget qui tiendra compte des premières consultations que j’ai eues avec l’ensemble des organisations syndicales et patronales, et des formations politiques »
, promet-il. « C’est ce budget qui sera ensuite débattu et amendé par le Parlement à l’automne. À la fin, ce ne sera pas le budget Lecornu : des compromis seront à trouver dans l’hémicycle. »
Budget 2026 : je repars d’une page blanche. L’argent public est précieux comme jamais, il faudra faire des économies. Il ne s’agira pas d’un budget d’austérité et de régression sociale : les moyens consacrés aux retraites augmenteront de six milliards d’euros, et de cinq pour… — Sébastien Lecornu (@SebLecornu) September 26, 2025
Plusieurs pistes ont toutefois été esquissées, parmi lesquelles des mesures contre la fraude ou l’optimisation ou encore une réduction des dépenses de l’État. « Je vais proposer une diminution de six milliards d’euros sur l’État et son train de vie »
, indique Sébastien Lecornu, qui prévoit aussi de nouvelles dépenses : « pour l’année prochaine, les moyens consacrés aux retraites augmenteront de six milliards d’euros, ceux pour la santé augmenteront de cinq milliards d’euros. » « Il est hors de question de préparer un budget d’austérité et de régression sociale »
, justifie-t-il.
Cela ne passera cependant pas par une suspension ni une abrogation de la réforme des retraites de 2023. « Ça ne réglerait aucun des problèmes »
, souligne le Premier ministre. Sans fermer la porte à des aménagements du texte. « Je ne veux pas dire aux femmes et aux personnes qui font un métier pénible qu’ils ne méritent pas que ces questions soient traitées »
, poursuit celui qui « souhaite ne pas être contraint »
au 49.3 pour que la France soit dotée d’un budget au 1ᵉʳ janvier prochain.










