Le 6 novembre 2024, au moment même où la victoire de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis était annoncée, les plus importants vendeurs américains de pilule abortive par correspondance ont vu le trafic de leurs sites Web exploser. « Dans les jours précédant
l’élection, nous avions environ 4 000 visites quotidiennes. Le 6 novembre, nous avons atteint un record de 82 200 visites, confirme Elisa Wells, la cofondatrice de Plan C, une plateforme qui permet aux Américaines de recevoir, à domicile, à la pilule abortive. Nous avions déjà enregistré de tels pics après la décision Dobbs [en 2022, cet arrêt supprimait le droit constitutionnel à l’avortement au niveau fédéral]. »
A Paris, ce 10 janvier, à quelques jours de l’investiture de Donald Trump et alors que la France s’apprête à rendre hommage à la loi Veil du 17 janvier 1975 légalisant l’IVG, Etienne-Emile Baulieu hoche la tête en prenant connaissance de ces chiffres. Dans son domicile parisien, qui croule de livres et de récompenses oubliées sur sa cheminée, le découvreur de la pilule dite « abortive », le RU 486, (ou mifépristone), commente : « Je soutiendrais toujours les mouvements qui luttent pour le droit des femmes à empêcher une grossesse non désirée. »
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