La campagne électorale pour l’élection présidentielle du 12 octobre au Cameroun bat son plein depuis samedi 27 septembre. Et un peu plus de 48h après son lancement, la plupart des candidats ont déjà investi la scène par des meetings aux quatre coins du pays. Objectif, séduire l’électorat sur leurs programmes. Ces dernières heures, deux candidats ont stoppé leur propre campagne et ont rallié celle de Bello Bouba Maïgari de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP). Il s’agit d’Akere Muna du parti Univers et Ateki Caxton du Parti de l’alliance libérale (PAL).
Avec notre correspondant à Yaoundé, Polycarpe Essomba
Sur les grands axes routiers et aux grands carrefours de la capitale du Cameroun, une seule affiche : Paul Biya et son slogan de campagne « Grandeur et espérance », décliné en français et en anglais. Pas de quoi impressionner Joseph Olama, jeune cadre d’entreprise. « Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti du président Biya, déploie d’énormes moyens sur le terrain lors de ses meetings depuis ce samedi 27 septembre. On voit des affiches, des banderoles dans toutes les rues, mais la question qu’on doit se poser, c’est où est leur candidat ? Où est-il ? »
L’universitaire Michel Oyane, spécialiste du marketing politique, se désole lui, dans ce début de campagne, qu’un grand nombre de candidats de l’opposition soient toujours en lice. « Je crois qu’il faut regretter que les 11 candidats de l’opposition ne se soient pas entendus jusqu’à ce jour. C’est bien dommage. Les candidats de l’opposition ne comprennent pas, d’abord la nature du scrutin qui est un scrutin à un tour et puis la nécessité de coaliser toutes leurs énergies autour d’une candidature consensuelle ».
Les ralliements annoncés des candidats Akere Muna et Ateki Caxton à la candidature de Bello Bouba Maïgari de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) sont, du coup, salués par l’universitaire qui en espère encore, pour que cette présidentielle garde de l’intérêt à ses yeux. « Je pense que c’est la voie à suivre. C’est ce que les autres candidats, des autres partis de l’opposition restants, doivent faire pour avoir une toute petite chance de gagner cette élection présidentielle. Il faut que ces hommes et ces femmes sachent que s’ils ne se retirent pas au profit d’une candidature consensuelle, ils seront alors responsables de la réélection eu président Biya ». Akere Muna et Ateki Caxton, hors course et derrière Bello Bouba, c’est désormais 10 candidats qui vont se disputer l’électorat pour le gain du fauteuil présidentiel.
Akere Muna a annoncé lui-même son ralliement. Il est le deuxième à se rallier à Bello Bouba Maïgari cette semaine. Pourquoi ce choix ? Et quelles conséquences à quelques jours de l’échéance. Il explique son choix à Florence Morice du service Afrique de RFI.
Toujours en rapport avec cette campagne électorale, Cabral Libii le candidat du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) qui s’était plaint ces dernières heures des complications administratives pour son entrée en campagne a finalement animé ce 28 septembre un grand meeting dans la cité portuaire de Douala. Issa Tchiroma Bakary du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC) a lui reçu le soutien d’un des vice-présidents du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) en la personne d’Emmanuel Simh, en dépit de la position officielle du parti qui a décidé, à la suite de la prise de position de Maurice Kamto, son ancien président, de ne donner aucune consigne de vote.
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