La Thaïlande et le Cambodge continuent à se battre, dimanche 14 décembre, à leur frontière. Le conflit, qui a fait au moins 26 morts depuis le 7 décembre, entre dans sa deuxième semaine après le démenti par Bangkok qu’un cessez-le-feu a été conclu, comme l’affirmait le président américain, Donald Trump.
Un civil thaïlandais a été tué, dimanche, par des éclats de roquettes tirées par les forces cambodgiennes, selon Bangkok. Au moins 14 militaires thaïlandais et 11 civils cambodgiens ont péri depuis le début du conflit, qui a fait quelque 800 000 déplacés de part et d’autre de la frontière, selon des bilans officiels thaïlandais et cambodgiens.
Les deux pays s’accusent mutuellement d’avoir déclenché les hostilités et de s’en prendre aux civils. Vendredi, le président américain avait affirmé que leurs dirigeants respectifs avaient accepté une trêve à la suite d’un appel téléphonique de sa part, mais le gouvernement thaïlandais a démenti et les combats se sont poursuivis samedi et dimanche.
Selon le porte-parole du ministère de la défense thaïlandais, Surasant Kongsiri, le Cambodge a bombardé plusieurs provinces frontalières samedi soir et dimanche. Les autorités cambodgiennes ont, pour leur part, rapporté des tirs d’artillerie vers leur territoire et des bombardements par des avions F-16 thaïlandais dimanche.
Fermeture de postes-frontières et couvre-feu
Samedi, le Cambodge a fermé tous ses postes-frontières avec la Thaïlande, et des travailleurs migrants se sont retrouvés bloqués de chaque côté. L’armée thaïlandaise a imposé un couvre-feu dans certaines parties des provinces de Sa Kaeo et Trat entre 19 heures et 5 heures.
La Thaïlande et le Cambodge se disputent la souveraineté de territoires où se trouvent des temples de l’Empire khmer le long de leur frontière, longue d’environ 800 kilomètres, tracée au début du XXe siècle durant la période coloniale française.
En juillet, un premier épisode de violences avait fait 43 morts en cinq jours et poussé quelque 300 000 personnes à évacuer, avant un cessez-le-feu grâce à la médiation des Etats-Unis, de la Chine et de la Malaisie. Les deux pays avaient conclu le 26 octobre un accord de cessez-le-feu sous l’égide de Donald Trump. Mais Bangkok l’a suspendu quelques semaines plus tard à la suite de l’explosion d’une mine ayant blessé plusieurs de ses soldats.











