Le caftan marocain a été inscrit, mercredi 10 décembre, au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), une « reconnaissance » pour un « symbole vivant de l’identité marocaine », s’est félicité le ministère de la culture, les médias saluant pour leur part une « victoire » face à l’Algérie, qui en revendique aussi l’origine.
Cet habit traditionnel d’apparat prend la coupe d’une tunique longue confectionnée avec différents types de tissus et broderies, et les styles varient selon les régions. Dans son dossier de candidature, le Maroc mettait en avant le « savoir-faire des artisans et couturiers émanant des cultures arabes, amazigh [berbère] et juive ».
« Plus qu’un simple vêtement », c’est « un symbole vivant de l’identité marocaine, transmis de mère en fille, et de maître à élève, depuis plus de huit siècles », a souligné le ministère de la culture marocain dans un communiqué après la décision de l’institution onusienne prise lors de la 20e session de son Comité pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’humanité qui se tenait mercredi à New Delhi, en Inde.
« Appropriation culturelle »
Le caftan fait l’objet de polémiques entre le Maroc et l’Algérie, les deux pays revendiquant chacun son origine. Rabat accuse Alger « d’appropriation culturelle » sur ce vêtement festif. « Marocanité du caftan : l’Algérie battue à plate couture à l’Unesco », titre le journal marocain L’Opinion sur son site. « L’Algérie a subi un nouvel échec retentissant », estime de son côté le site d’information Le360, qui raconte que « le dossier du Maroc a provoqué, sans aucune surprise, une ultime manœuvre de la délégation algérienne afin d’empêcher son inscription, politisant une candidature qui n’a pas à l’être ».
Alger a rompu en 2021 ses relations diplomatiques avec Rabat, principalement à cause du dossier du Sahara occidental, vaste territoire contrôlé en majeure partie par le Maroc mais revendiqué par les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par l’Algérie. Le 31 octobre, l’ONU a pour la première fois adopté une résolution considérant le plan d’autonomie sous souveraineté marocaine, présenté par Rabat en 2007, comme « la solution la plus réalisable » pour résoudre ce conflit vieux d’un demi-siècle.














