A 100 ans révolus depuis le 15 août, Robert Massard était sans conteste le doyen du chant français. Le baryton, qui s’illustra notamment dans les chefs-d’œuvre de notre répertoire lyrique – du Faust de Gounod au Carmen de Bizet –, est mort le 26 décembre à l’Ehpad Nouste-Soureilh, à Pau. Maître d’un art du chant empreint de noblesse et d’exigence, doté d’une voix naturelle aux aigus brillants et aux graves sombres, connu pour sa diction impeccable, le Palois était considéré comme « le plus grand baryton français de l’après-guerre ». Il reste un modèle pour les générations qui lui ont succédé, dont témoigne le concours international de chant de Bordeaux qui porte son nom depuis 2015.
Au cours de sa riche carrière, Robert Massard interprétera plus d’une centaine de rôles, aux côtés notamment de Maria Callas, Montserrat Caballé, Placido Domingo, Marilyn Horne ou Joan Sutherland, sous la direction de baguettes aussi prestigieuses que celles de Georges Prêtre à John Eliot Gardiner, en passant par Colin Davis, Carlo Maria Giulini et Jésus Etcheverry. Né à Pau en 1925 dans un milieu modeste où l’on écoute des disques d’opéra (Chaliapine, Caruso, Georges Thill), le jeune Robert débute comme mécano dans un garage automobile. L’adolescent, qui a dû renoncer à ses études après le licenciement de son père, chef de vente chez Renault, en 1939, chante au sein de la Schola Saint-Joseph à Pau et se fait remarquer. Il participe à des tournées régionales d’opérettes et remporte successivement, au début des années 1950, les concours de Pau et de Bayonne.
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