- Le ministre de l’Éducation a annoncé un durcissement des règles d’évaluation du diplôme national
- Lors de la dernière session du baccalauréat, le taux de réussite en série générale avait atteint 96,4%.
- Pour en savoir plus, TF1info a interrogé Christelle Kauffman, proviseure du lycée Rascol à Albi (Tarn).
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Réussir l’éducation de ses enfants
Un serrage de vis pour redonner du poids au baccalauréat. Le ministre de l’Éducation nationale, Édouard Geffray,a annoncé un durcissement des règles d’obtention de cet examen où le taux de réussite a atteint 96,4 % (nouvelle fenêtre) en série générale lors de la dernière session (contre 91,1 % en 2019). « Il y a (…)
un vrai enjeu de crédibilité du baccalauréat »
, a défendu le ministre dans un entretien au journal Le Parisien
(nouvelle fenêtre).
Désormais, un élève qui obtient moins de 8 sur 20 à l’examen ne pourra plus aller au rattrapage. Le ministre demande également aux professeurs qui examinent les copies de rehausser le niveau d’exigence en termes d’orthographe, de syntaxe et de grammaire. Par ailleurs, la possibilité pour les membres d’un jury d’accorder des points en plus à un élève pour qu’il obtienne son bac ou ait une mention sera plafonnée. En tout, le jury ne pourra octroyer que 0,50 point supplémentaire.
TF1info a contacté Christelle Kauffman, proviseure du lycée Rascol à Albi (Tarn) et secrétaire générale adjointe du Syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale (SNPDEN), pour en savoir plus sur ces mesures.
Selon le ministre de l’Éducation nationale, c’est une question de
« crédibilité » pour le baccalauréat. L’objectif est de redonner de la valeur à cet examen, car il a perdu en valeur ?
Christelle Kauffman : L’objectif, ce n’est pas d’avoir moins de bacheliers, et fort heureusement, car les élèves ont besoin du bac pour poursuivre leurs études. Jusqu’à présent, les jurys pouvaient donner des points supplémentaires à un élève qui n’était pas loin de 12 sur 20 pour qu’il obtienne la mention ou à un élève qui avait moins de 8 sur 20 pour qu’il puisse aller au rattrapage. Et donc, ça, c’est terminé, puisque le nombre de points va maintenant être restreint à 50 (soit 0,5 point sur la note finale). Mais le règlement en lui-même du diplôme national ne change pas. Les coefficients des disciplines ne changent pas. Et donc, cela ne change rien pour les élèves, finalement. C’est juste que les professeurs qui examinent les copies seront moins magnanimes et qu’on ne distribuera pas des points comme c’était le cas jusqu’à présent. Cela va peut-être aussi renforcer quelque part l’idée du travail chez l’élève.
Le baccaulauréat a évolué, tout comme ont évolué les élèves, les familles et la société dans laquelle nous vivons.
Le baccaulauréat a évolué, tout comme ont évolué les élèves, les familles et la société dans laquelle nous vivons.
Christelle Kauffman
Avec ce serrage de vis, le taux de réussite va baisser, n’est-ce pas le but ?
Le fait de restreindre les points que peuvent attribuer les jurys va sans doute avoir un effet sur le nombre de bacheliers : ceux qui auront 7,5 sur 20 n’iront pas au rattrapage et ceux qui ont au-dessus de 10 sur 20 n’auront peut-être pas la mention attendue. Pour attribuer ces points, les jurys regardaient attentivement le dossier scolaire de l’élève. Ce que dit le ministre, c’est juste de remettre le texte au cœur de la pratique. Non pas qu’il y ait eu des dérives, mais quand on ouvre le dossier, du coup, on rentre dans l’humain. Les membres des jurys du baccalauréat continueront d’ouvrir le dossier, mais ils ne pourront plus accorder autant de points qu’avant. Selon les chiffres du ministère, cela va concerner 1,7 % des candidats en série générale et 3,4 % dans la voie technologique.
On entend souvent dire que le baccalauréat ne vaut plus rien, car on le donne à tout le monde. Que répondez-vous à cela ?
Le baccalauréat a évolué, tout comme ont évolué les élèves, les familles et la société dans laquelle nous vivons. Ce n’est pas du tout le même type d’examen que du temps de nos parents ou de nos grands-parents. Il y a eu des réformes successives pour adapter l’examen, mais cela ne veut pas dire pour autant que le niveau a baissé. On ne peut pas comparer ce qui n’est pas comparable à quarante ou vingt ans d’écart. Rien que la prise en compte du contrôle continu, ça avait été quand même une révolution, rappelez-vous. Aujourd’hui, ce qu’on dit de plus en plus aux familles, c’est qu’il faut le bac, mais le bac avec une mention. C’est un enjeu pour nous aussi, les lycées, car c’est notre carte de visite.









