« Malgré tout ce qu’elle a traversé, elle est incroyable ». Alors que le procès des viols de Mazan arrive à mi-parcours, Christophe Brunel, ancien professeur d’arts dramatiques de Gisèle Pélicot, est venu soutenir la plaignante ce mercredi 23 octobre à la cour criminelle départementale du Vaucluse, saluant son « courage » et sa « générosité ».
Gisèle Pelicot a participé à ses ateliers de théâtre amateur entre 2009-2010 à Noisy-le-Grand. Huit semaines après sa première prise de parole, celle qui est devenue une figure dans la lutte contre la soumission chimique, a été de nouveau auditionnée ce mercredi matin.
À la barre, elle s’est adressée pour la première fois directement à son ancien mari, accusé de l’avoir drogué de 2011 à 2020 afin de la violer et de la faire violer par des dizaines d’hommes recrutés sur internet.
Une personne discrète et généreuse
Pour Christophe Brunel, sa présence à la deuxième audition de Gisèle Pelicot ce mercredi matin était l’occasion d’apporter son soutien à son ancienne élève pour qui il dit éprouver de l’admiration.
« J’aimais beaucoup Gisèle, c’était vraiment une très belle personne. Elle fait partie des élèves qui vous marquent, par sa sobriété, sa discrétion, sa générosité », explique le professeur de théâtre.
Ému, Christophe Brunel n’a pas manqué de souligner « l’élégance » dont fait preuve la septuagénaire. Selon lui, Gisèle Pelicot a « marqué » ses ateliers de théâtre par « ses attentions envers les autres ».
« J’ai beaucoup aimé la compter parmi mes élèves. Elle avait cette élégance, ce port de tête qu’on voit aujourd’hui et en même temps elle avait beaucoup de pudeur, elle était presque timide », poursuit-il.
Sans qu’il ne parvienne à terminer sa phrase, Christophe Brunel a évoqué le « courage » dont fait preuve Gisèle Pelicot dans ce procès qui l’oppose à 51 hommes, dont son mari, accusés de l’avoir violée.
« J’avais déjà beaucoup d’admiration pour elle, mais j’en ai encore plus aujourd’hui », insiste encore Christophe Brunel, qui lui a adressé des fleurs à sa sortie du tribunal.
Une figure de la lutte contre la soumission chimique
Dans le cadre de son audition ce mercredi, Gisèle Pelicot a déclaré être « une femme totalement détruite », ne sachant pas comment « se relever tout ça ». Au cours de sa prise de parole, elle s’est également adressée aux autres Gisèle. « Je veux que ces femmes victimes de soumission chimique n’aient plus honte. Qu’elles se disent ‘madame Pelicot l’a fait, on peut le faire aujourd’hui' ».
Dominique Pelicot, 71 ans, a reconnu avoir drogué son épouse Gisèle de 2011 à 2020, à son insu, afin de la violer et de la faire violer par des dizaines d’hommes recrutés sur internet.
Les 50 hommes jugés avec lui, qui risquent comme lui jusqu’à 20 ans de prison, affirment avoir cru participer au fantasme d’un couple échangiste ou ne pas s’être rendu compte de l’état d’inconscience de Gisèle Pelicot. Le verdict du procès, au retentissement international, est attendu vers le 20 décembre.
Article original publié sur BFMTV.com