- Ce dimanche 30 novembre, le 20H de TF1 a consacré une page spéciale à la Russie, près de 4 ans après le début de la guerre en Ukraine.
- On y apprend notamment que les vétérans sont en train de devenir une nouvelle élite dans le pays.
- Leurs revenus sont six fois supérieurs au salaire moyen, sans compter les avantages pour eux-mêmes et leur famille.
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Guerre en Ukraine : TF1 et LCI sur le terrain
Dimitria a perdu sa jambe gauche en combattant dans les rangs de l’armée russe. C’était il y a quatre mois, sur le front ukrainien. « Je conduisais une voiture et là, un drone nous a percutés. Dans l’explosion, j’ai perdu mon genou et ma jambe. On m’a évacué, puis amputé »
, raconte-t-il dans la vidéo ci-dessus. Le jour du reportage de TF1, dans un centre médicalisé près de Saint-Pétersbourg, il vient essayer sa nouvelle prothèse. Un modèle haut de gamme. Son prix : 40.000 euros. Mais cette somme, il ne va pas la payer. Depuis deux ans, la Russie prend en charge tous les frais de ses vétérans. La décision a été prise face aux critiques de la population quant au sort réservé aux blessés. « L’aide gouvernementale pour les vétérans est considérable. Cela concerne l’achat de la prothèse, mais aussi toute ma rééducation et un soutien psychologique. Je n’ai rien à payer »
, assure Dimitria.
Et cela quitte à alourdir toujours plus le coût financier de la guerre menée en Ukraine. Mais pourquoi un tel revirement ? La Russie ne peut plus cacher ses blessés, car ils sont aujourd’hui trop nombreux. Il n’y a pas de chiffres officiels, bien sûr, mais ils se comptent en dizaines de milliers. Michaïl Miskotev, responsable de la clinique, en voit tous les jours dans son cabinet. « La plupart reviennent du front. Ils ont participé à l’opération spéciale et ont perdu un membre. C’est une guerre qui fait beaucoup de blessés »
, dit-il. Et certains très lourdement. Un sur deux a dû être amputé, selon le ministère du Travail russe.
En ce moment, la prime à la signature est de 2.500.000 roubles, soit environ 25.000 euros.
En ce moment, la prime à la signature est de 2.500.000 roubles, soit environ 25.000 euros.
Charles Diwo, journaliste TF1
Face à la réalité de la guerre, comme pour garder le soutien de la population, la Russie a donc une nouvelle priorité : faire de ses soldats, blessés ou non, des héros couverts de cadeaux pour les remercier de leur engagement. Tout cela, évidemment, est relayé sur les télévisions d’État. Dans un reportage, on peut voir par exemple un soldat découvrir tout sourire son nouvel appartement offert gracieusement. Un studio présenté comme très fonctionnel avec sa salle de bain et une gazinière flambant neuve en guise de meuble.
Appartements, universités gratuites, postes dans l’administration… Tous ceux qui rentrent du front ont également droit à de l’argent. Beaucoup d’argent. Jusqu’à 100.000 euros de primes. « Une somme à laquelle il faut aussi rajouter l’argent touché par les soldats russes
lorsqu’ils s’engagent dans l’armée
. En ce moment, la prime à la signature est de 2.500.000 roubles, soit environ 25.000 euros. Ce qui pourrait à terme créer une sorte de nouvelle classe moyenne en Russie »
, précise le journaliste de TF1, Charles Diwo.
Une élite dont la Russie s’assure le soutien indéfectible. À l’image de Dimitri Terechenkov, 52 ans, ancien membre du groupe Wagner, blessé au combat. Sans la guerre, il l’avoue, jamais il n’aurait touché autant d’argent. « Je ne suis pas malheureux, je suis même très content, car j’ai reçu tous les paiements promis très rapidement. J’ai perçu diverses indemnités pendant environ un an après mon accident »,
se réjouit-il.
Voilà pourquoi, même loin du front, son uniforme ne le quitte jamais. Surtout quand il rejoint d’autres vétérans de la région. Tous ont été blessés en Ukraine, mais à les entendre, aucun ne regrette de s’être engagé dans l’armée russe. Et à la question de savoir si c’est l’argent qui a motivé leur engagement. Un éclat de rire sera leur seule réponse. Comme s’il ne fallait surtout pas parler d’argent. Pourtant, grâce à cette stratégie, la Russie continue de convaincre de nouvelles recrues. 450.000 Russes se sont engagés pour un an minimum en 2024.









