La 155ᵉ brigade mécanisée ukrainienne a été scindée en petites unités destinées à renforcer d’autres brigades en difficulté sur le front. Une enquête d’un journaliste ukrainien dénonce un « véritable chaos organisationnel » qui aurait poussé 1 700 soldats à abandonner leurs unités respectives, avant même le premier coup de feu.
En Ukraine, les déboires de la brigade « Anne de Kiev », formée en France puis dispersée sur le front
Par Thomas d’Istria
Lecture : 5 min.
Il est là, déployé sur une position distante d’une quinzaine de kilomètres des premières lignes russes, le canon français automoteur Caesar, dissimulé sous un filet de camouflage. Le ciel est si bas, ce dernier matin de l’année 2024, que le commandant de plusieurs batteries d’artillerie automotrice en profite pour rendre une visite rapide à ses hommes. « Le ciel est avec nous », lâche l’officier supérieur de 26 ans, « Cosaque », de son nom de guerre, se réjouissant du brouillard qui limite les vols de drones russes. Le long de cette lisière de bois plantée entre deux champs, quelques hommes fument des cigarettes, boivent du thé, tentent de se réchauffer dans un abri de fortune, dans la terre noire et gelée.