S’agit-il d’une « décision courageuse », d’« un vœu pieux », ou encore d’une « mise en danger » ? Les annonces faites les 30 et 31 décembre par François Bayrou visant à « interdire et empêcher la reconstruction des bidonvilles » à Mayotte reçoivent un accueil contrasté. Et elles suscitent beaucoup de questions quant à leur faisabilité et conséquences : ces maisons de tôle, appelées bangas, représentaient en effet près de 40 % des habitations du département avant d’être mises à terre par le cyclone Chido, le 14 décembre.
Les principaux élus de l’archipel demandaient de longue date l’interdiction de ces quartiers : « des constructions illégales », « des habitats indignes », qui, « outre leur insalubrité criante, constituaient souvent des zones de non-droit servant de repaire aux délinquants et malfrats », justifie par écrit Ben Issa Ousseni, président (Les Républicains, LR) du conseil départemental.
Bien que le bilan provisoire du ministère de l’intérieur ne fasse état que de 39 morts, 124 blessés graves et 4 232 blessés légers, l’élu explique aussi son refus des bidonvilles par le fait que leurs occupants « ont déjà payé un lourd tribut » lors de la tempête. « On ne veut plus de bidonvilles, parce qu’on ne veut plus avoir autant de morts sur la conscience : je remercie le premier ministre d’avoir eu le courage d’interdire leur reconstruction », insiste Ambdilwahedou Soumaïla, maire (LR) de Mamoudzou, le chef-lieu du département.
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