La première ministre danoise, Mette Frederiksen, a dit mercredi 15 janvier à Donald Trump qu’il appartenait au Groenland de décider lui-même de son indépendance, après les déclarations du président américain élu sur la prise de contrôle de ce territoire danois autonome, a fait savoir le bureau de Mette Frederiksen.
Elle a annoncé s’être entretenue au téléphone pendant quarante-cinq minutes avec Donald Trump, et qu’elle avait fait référence à la déclaration du premier ministre groenlandais, Mute Egede, qui avait déclaré que « le Groenland n’était pas à vendre » et qu’il appartenait à ce territoire « lui-même de décider de son indépendance ». Mette Frederiksen a précisé à la chaîne publique DR que la conversation avait été « longue et franche ».
Donald Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a refusé la semaine dernière d’exclure une intervention militaire pour s’emparer du canal de Panama et du Groenland. Le vice-président élu américain, James David Vance, dans une interview ce week-end à la chaîne Fox News, a fait remarquer que les Etats-Unis avaient déjà « des troupes au Groenland », dans une base militaire située au nord-ouest de la grande île.
L’envie d’acheter le Groenland depuis 2019
Lors de l’appel téléphonique de mercredi, Mette Frederiksen a « souligné l’importance de renforcer la sécurité dans l’Arctique » et a affirmé que le Danemark était « prêt à assumer une responsabilité plus grande à cet égard ».
Lundi, Mute Egede a fait savoir que le territoire n’était pas contre un renforcement des liens avec les Etats-Unis, selon la radio-télévision publique groenlandaise KNR. « Nous devons faire des affaires avec les Etats-Unis. Nous avons commencé à entamer un dialogue et à rechercher des possibilités de coopération avec M. Trump », a déclaré le premier ministre du Groenland lors d’une conférence de presse.
Outre son emplacement stratégique, le Groenland, qui cherche à obtenir son indépendance vis-à-vis du Danemark, possède de vastes réserves minières et pétrolières inexploitées. Donald Trump a affirmé pour la première fois qu’il voulait acheter le Groenland en 2019, pendant son premier mandat, une offre que le Groenland et le Danemark avaient rejetée.