La mobilisation des agriculteurs, opposés à la gestion gouvernementale de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et à l’accord de libre-échange avec les pays du Mercosur, a baissé d’intensité depuis ces derniers jours, mais des barrages et manifestations continuent à l’approche des fêtes de fin d’année, notamment dans le Sud-Ouest.
Au cours de la nuit du dimanche 21 au lundi 22 décembre, les manifestants ont levé le blocage à Tarascon-sur-Ariège, sur l’axe stratégique de la RN20 entre la France et l’Andorre, après dix jours de mobilisation. Dans les Pyrénées-Atlantiques, sur le barrage installé à Urt également depuis dix jours, sur l’A64 à 15 kilomètres de Bayonne, seule la fin de l’abattage total des cheptels lorsqu’un cas de DNC est détecté pourrait faire partir les agriculteurs.
A Carbonne, au sud de Toulouse, à l’autre extrémité de l’A64, quelques dizaines de personnes sont présentes sur le barrage, et les agriculteurs se préparent à célébrer Noël sur l’autoroute, épaulés par la population des environs. « Le soutien est indéfectible, il grossit tous les jours. Les gens veulent venir faire la messe de Nöel », prévue pour le 24 au soir sous le pont de la sortie 27 de l’autoroute, trois curés ayant proposé leurs services, a dit à l’Agence France-Presse (AFP) Bertrand Loup, éleveur et vice-président de la chambre d’agriculture de Haute-Garonne.
Vingt-trois actions comptabilisées dimanche
Selon le ministère de l’intérieur, 23 actions, mobilisant 720 personnes, ont été comptabilisées dimanche, essentiellement dans le Sud-Ouest, contre 50 actions samedi ; 93, vendredi ; et 110, jeudi. Malgré cette décrue, la circulation est encore entravée sur l’A63 près de Bordeaux, sur l’A64 entre Toulouse et Bayonne, ou encore sur l’A75 Clermont-Béziers en Lozère et dans l’Aveyron, selon des représentants syndicaux joints par l’AFP.
A Cestas (Gironde), une trentaine d’agriculteurs poursuivaient le blocage sous l’échangeur de l’A63, où ils ont installé un sapin et une crèche, a constaté un journaliste de l’AFP.
Malgré les appels du gouvernement à une « trêve » à l’approche des fêtes, de nouvelles actions fleurissent encore. A Reims, une vingtaine de tracteurs et une trentaine d’agriculteurs étaient mobilisés lundi matin sur un barrage filtrant, distribuant du lait aux automobilistes.
Vaccinations d’ici à la mi-janvier
Lundi, une cellule de dialogue entre scientifiques et représentants agricoles d’Occitanie a tenu à Toulouse une deuxième réunion d’échanges autour du protocole de gestion de la crise de DNC. « Ça va à deux à l’heure », a fustigé Bertrand Loup, affirmant que cette cellule ne pourrait permettre de modifier le protocole qu’au plus tôt en janvier. « Des cas [de DNC], il peut y en avoir tous les jours, et on se donne du temps dans l’urgence, c’est hallucinant », a-t-il poursuivi.
Depuis le début de l’épidémie, en Savoie cet été, l’Etat tente de contenir la propagation du virus en se fondant sur « trois piliers » : l’abattage systématique dès la détection d’un cas, la vaccination et la restriction de mouvements.
Les bovins situés dans une zone couvrant dix départements du Sud-Ouest − Ariège, Aude, Gers, Haute-Garonne, Hautes-Pyrénées, Hérault, Landes, Pyrénées-Atlantiques, Pyrénées-Orientales et Tarn − doivent être vaccinés d’ici à la mi-janvier.
Mardi, le leader de la contestation menée au sud de Toulouse, Jérôme Bayle, doit être reçu en fin d’après-midi par le préfet. Si celui-ci demande de retirer le barrage sur l’A64, « on ira manifester à Toulouse, et le mouvement s’élargira », a-t-il promis.










