« Soins différenciés, discriminations et racisme en santé ». L’intitulé du cours peut surprendre dans une fac de médecine, mais les étudiants de sixième année qui s’installent dans l’amphithéâtre du campus de l’hôpital Saint-Antoine (AP-HP), lundi 2 décembre, ne semblent pas s’en étonner outre mesure. S’ils sont largement sensibilisés aux questions de discriminations, c’est néanmoins leur premier enseignement sur un sujet encore rare dans les cursus des futurs médecins : celui des « biais implicites raciaux », qui peuvent influencer les prises en charge médicales. Les enseignantes, Priscille Sauvegrain, sage-femme et sociologue, accompagnée de Racky Ka-Sy, psychologue, dispensent ce cours créé en 2023 à Sorbonne Université. Et tentent de faire la synthèse des recherches dans ce domaine sensible, encore peu défriché en France.
La médecine, et son serment d’Hippocrate, ne supposent-ils pas que les médecins soignent leurs patients « sans aucune discrimination » ? L’examen clinique et la démarche médicale n’excluent-ils pas de tels biais ? Les intervenantes ont deux créneaux de trois heures, face aux étudiants, pour étayer l’existence de ces biais, en décrire les mécanismes et provoquer une prise de conscience.
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