Ouvrir un thriller de Jean-Christophe Grangé est la garantie de passer un moment entre terreur et divertissement. D’où vient le mal qui hante le monde ? Pourquoi et comment vient-il se loger dans nos existences et tout dévaster ? Tueurs en série diaboliques, énigmes mêlant sciences, histoire, psychanalyse, passions brûlantes et tragédies sanglantes, Grangé décline la gamme du trash en littérature depuis une trentaine d’années : son premier grand succès, Les Rivières pourpres, est sorti en 1998, mais Le Vol des cigognes, son tout premier polar, publié en 1994, était déjà un chef-d’œuvre du genre.
Ancien grand reporter, accro à l’adrénaline autant qu’au voyage (il nous a embarqués au Congo, en Russie, au Japon…), il s’est lancé depuis quelques années dans la veine du thriller historique. Son Sans soleil, enquête déclinée en deux tomes paraissant simultanément, commence dans le Paris branché et festif de 1982. Mais, tandis que les uns dansent, les autres développent les symptômes de l’un des virus les plus dévastateurs de l’histoire : le sida. On parle de « cancer gay ». La presse contribue à désigner les coupables. Le fléau ? Une « punition pour les homosexuels », écrivent certains journaux.
Dans la canicule de l’été 1982
Le roman de Jean-Christophe Grangé nous embarque dans l’extrême paradoxe de cette période, où l’on danse, où l’on séduit, dans les hauts lieux de la nuit parisienne, qu’il recrée à la perfection, Les Bains Douches, Le Palace… Les homosexuels […] Lire la suite