mardi, octobre 1

Les Américains ont détesté l’inflation de Joe Biden ; ils vont haïr celle que leur mijote Donald Trump. En effet, le programme du candidat républicain, fait de droits de douane, d’expulsions massives de travailleurs et d’atteinte à l’indépendance de la Réserve fédérale (Fed), s’annonce tout aussi explosif que les errements du début de mandat de Joe Biden. Voici venir la saison 2 de l’inflation.

La première saison avait laissé des traces : le président démocrate avait décidé d’un plan de relance excessif et à contretemps en 2021, alors que l’économie américaine rebondissait de la pandémie de Covid-19 et disposait de deux vaccins efficaces. Conjuguée avec la politique de taux zéro de la Fed, qui croyait l’inflation provisoire, et la perturbation des chaînes d’approvisionnement post-Covid, l’inflation s’était envolée à 9,1 % en juin 2022. La hausse des prix généralisée du mandat Biden atteint 20 %.

Avec Donald Trump, ce pourrait être désastreux aussi, comme l’atteste une étude publiée le 26 septembre par le Peterson Institute for International Economics de Washington, centre de réflexion de centre gauche et favorable à la mondialisation, qui explore trois piliers de la politique promise par le candidat républicain.

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Le premier, c’est l’expulsion des travailleurs irréguliers qui font tourner l’agriculture et l’industrie américaines. Le candidat prend exemple sur une opération massive de renvoi réalisée en 1956 par Dwight Eisenhower, qui avait expulsé quelque 1,3 million de travailleurs. La fourchette haute du plan Trump consiste à renvoyer tous les illégaux, soit 8,3 millions de personnes. Second axe du plan républicain, imposer immédiatement un droit de douane de 10 % sur toutes les importations et de 60 % sur celles en provenance de Chine, qui fera augmenter les prix des importations et pénalisera les exportations américaines si les partenaires des Etats-Unis ripostent.

Serrage de vis

Troisième axe, nommer un président de la Fed, la banque centrale américaine, plus accommodant que Jerome Powell et se mêler de la politique monétaire, comme ce fut le cas dans les années de stagflation des années 1970, jusqu’à la nomination de Paul Volcker en 1979. Cette décision serait autoréalisatrice, les marchés anticipant davantage d’inflation. Toutes ces mesures peuvent être prises assez facilement par le président, sans appui majeur du Congrès, même si des recours judiciaires sont à attendre.

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Selon les calculs du Peterson Institute, l’inflation annuelle bondirait à 7,4 % en 2026 selon le scénario noir (expulsions massives, ripostes commerciales des partenaires des Etats-Unis) et à 4,1 % selon le scénario rose (peu de ripostes et expulsions limitées à 1,3 million de personnes). Le produit intérieur brut progresserait moins que prévu pendant le mandat Trump, de près de 10 %, soit 2 570 milliards de dollars fin 2028, dans le scénario noir, ou de 2,8 %, soit 750 milliards de dollars, dans le scénario optimiste. Enfin, l’emploi total américain baisserait de 1,1 % à 6,7 % d’ici à la fin 2028, selon le nombre de travailleurs expulsés.

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