Peu ciblés jusqu’alors par Donald Trump, choyés par les multinationales qui depuis 2018 cherchaient des bases de production alternatives à la Chine, les pays d’Asie du Sud-Est espéraient échapper à l’ouragan tarifaire de Donald Trump du mercredi 2 avril. Il n’en a rien été : les dix membres de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) sont au cœur du cyclone, avec 46 % de droits de douane imposés à leur premier exportateur, le Vietnam, responsable du troisième déficit commercial américain derrière la Chine et le Mexique.
La Thaïlande, qui exporte autant que la France aux Etats-Unis, mais dont l’économie est six fois plus petite, voit ses ventes aux Etats-Unis taxées à 36 %. La Malaisie et l’Indonésie sont respectivement à 24 % et 32 %. Seules les Philippines, auxquelles le secrétaire à la défense américain, Pete Hegseth, a réaffirmé l’appui stratégique américain lors de sa visite à Manille le 28 mars, ont droit à une certaine mansuétude : 17 %.
Trois exceptions relèvent de l’indécence : le Cambodge (49 % de droits de douane) et le Laos (48 %), qui sont parmi les pays les plus pauvres du monde et furent dévastés par les bombardements américains durant la guerre du Vietnam. Et, enfin, la Birmanie, dont l’économie vacille sous le double choc de la guerre civile et du séisme du vendredi 28 mars : le taux de taxation est de 44 %.
Il vous reste 77.8% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.