Depuis qu’elle a découvert, à Seignosse, dans les Landes, le premier foyer de nématode du pin de France, Michèle Pouyssegur « culpabilise beaucoup ». Elle sait que grâce à sa vigilance il y a encore une chance que ce petit ver soit éradiqué avant d’avoir eu le temps de proliférer, décimant au passage des hectares de forêt. Mais elle pense à ses collègues de la Fédération régionale de lutte et de défense contre les organismes nuisibles (Fredon Nouvelle-Aquitaine), l’organisme indépendant chargé de la surveillance sanitaire des végétaux, dont la charge de travail a décuplé. Et surtout aux forestiers qui vont devoir abattre tous leurs arbres. « Comment va faire le monsieur qui avait investi beaucoup d’argent sur sa parcelle juste à côté du foyer, et où l’on va tout détruire ? », se tracasse Michèle Pouyssegur, en bottes et ciré. « Je suis landaise ; cette forêt, c’est notre poumon », ajoute-t-elle.
Le 3 octobre, cette retraitée du secteur agricole, qui mène des missions pour la Fredon, circule dans le cadre d’une inspection lorsqu’elle repère l’îlot d’arbres morts en bord de route. Une trentaine de pins, presque entièrement pelés. Elle effectue aussitôt des prélèvements : elle perfore les troncs en plusieurs endroits, récupère les copeaux dans sa bassine verte. Mis sous scellés, ils sont envoyés à deux laboratoires pour être analysés. Le 4 novembre, la préfecture annonce qu’un foyer de nématodes a été identifié.
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