Le puissant syndicat agricole FNSEA se réunit de mardi à jeudi à Grenoble pour un congrès qui sera autant l’occasion d’un bilan après son recul aux élections professionnelles, que d’un appel à la mobilisation au service de la souveraineté alimentaire.
« Tout n’est pas réglé », a prévenu le patron de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) Arnaud Rousseau, lors d’une conférence de presse en amont du congrès.
En dépit de mesures fiscales conséquentes et de l’engagement du président Emmanuel Macron à tout faire « pour protéger la souveraineté alimentaire française et européenne », le compte n’y est pas pour Arnaud Rousseau, qui explique que son organisation a des « propositions à faire » et « des attentes » fortes pour « réarmer » l’agriculture française.
Au rang des attentes, il a énuméré « la question du stockage de l’eau, des matières actives (notamment les pesticides, NDLR), l’attractivité du métier pour les jeunes, la rémunération des exploitants, la simplification… ».
Ce congrès annuel, qui rassemble jusqu’à un millier d’adhérents, envoie un « double signal », a déclaré mardi Arnaud Rousseau dans son discours d’ouverture selon le compte X du syndicat, la première journée étant réservée aux adhérents.
« La combativité pour répondre à la colère agricole et faire face aux nouvelles pressions » liées à la géopolitique et à « l’inertie des pouvoirs publics ». Mais aussi la « responsabilité, pour rebondir, prendre de la hauteur sur nos résultats (…) et accélérer la transformation du réseau », après des élections professionnelles en janvier qui ont vu le syndicat historique perdre sa majorité absolue.
L’alliance FNSEA-Jeunes agriculteurs reste la première force syndicale chez les agriculteurs, mais passe pour la première fois sous la barre des 50% (avec 46,7% des voix). Le duo conserve toutefois la présidence de 83 chambres sur 101, ainsi que celle de l’entité nationale Chambres d’agriculture France.
Ce recul dans le vote paysan a aussi un impact financier, le syndicat estimant qu’il devrait « perdre entre 700.000 et 900.000 euros par an » de subventions publiques. Pas de quoi lancer un plan social mais sans doute quelques « adaptations ».
– « Autonomie stratégique alimentaire » –
Cette année, le choix de Grenoble, ville ancrée dans un territoire qui compte des plaines et des montagnes, de l’arboriculture (noix) et de l’élevage (ovin et bovin notamment), est à l’image de la diversité des productions françaises et de ses adhérents, selon le syndicat.