Au Pérou, le département de Madre de Dios, en Amazonie.
“L’exploitation minière de l’or continue d’avancer avec force dans l’Amazonie péruvienne et constitue l’une des principales menaces pour ses forêts et ses rivières”, avertit le site d’information Info Región. Outre la déforestation et la pollution de 225 cours d’eau, cette ruée vers l’or, d’autant plus intense que les cours du métal précieux battent des records sur les marchés, s’accompagne “d’autres délits, comme la traite d’êtres humains ou l’exploitation professionnelle et sexuelle”, prévient le média en ligne Actualidad ambiental.
L’alerte a été lancée après la publication d’un rapport du Projet de surveillance de l’Amazonie andine (Maap) selon lequel, à la mi-2025, la déforestation en vue de l’exploitation illégale de mines d’or a atteint une superficie de près de 140 000 hectares au Pérou. Celle-ci se concentre essentiellement dans le département de Madre de Dios, situé à la frontière avec le Brésil et la Bolivie. Mais elle commence aussi à s’étendre sur huit autres régions du Pérou : Amazonas, Cajamarca, Cusco, Huánuco, Loreto, Pasco, Puno et Ucayali. Il s’agit d’“un des plus grands défis socio-environnementaux du pays”, souligne le rapport.
Les images satellite qui l’accompagnent témoignent de l’ampleur de la dévastation dans la jungle amazonienne, où les forêts vertes laissent place à des paysages de terre brûlée. Elles montrent aussi la présence dans les rivières de milliers de dragues, des plateformes flottantes qui ratissent le fond des fleuves, et le nombre considérable de cours d’eau affectés par la présence de mercure, utilisé massivement par les orpailleurs pour l’extraction de l’or.
Plusieurs leaders de communautés autochtones, qui dépendent de l’eau des rivières et vivent de la pêche, ont dénoncé en juin à Lima les risques que cette activité fait planer sur leur santé et leur survie économique. Ils ont demandé au gouvernement d’agir face à la présence des groupes armés qui contrôlent souvent ces activités.
Lundi 6 octobre, la Communauté andine, qui rassemble Pérou, Colombie, Équateur et Bolivie, a ordonné au gouvernement péruvien d’agir pour freiner l’extraction illégale.
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