En visite à Marseille, mardi 16 décembre, Emmanuel Macron a annoncé se rendre à l’étranger « pour aller chercher dans les pays où sont les têtes de réseau de la coopération, pour pouvoir saisir leurs biens, pour pouvoir [les] arrêter, nous les restituer ». C’est une prise de conscience salutaire et l’amorce d’une stratégie jusqu’ici délaissée : « taper au portefeuille » les narcotrafiquants, où qu’ils se trouvent. Le président de la République aura sans doute l’occasion de constater, les 21 et 22 décembre, les obstacles existants à une telle politique lors d’une visite aux Emirats arabes unis, un pays officiellement volontariste, mais qui rechigne à coopérer pour ne pas fragiliser son modèle économique fondé, en partie, sur l’accueil bienveillant des investissements étrangers, quelle que soit l’origine de l’argent.
Si la capitale, Abou Dhabi, est une alliée historique de la France, il en va différemment de Dubaï, au centre des sollicitations de la justice française et de nombreux pays occidentaux lancés aux trousses de leurs ressortissants criminels ayant trouvé refuge sur les bords du Golfe persique. Les autorités judiciaires dubaïotes, capables de refuser des demandes d’extradition en raison de formalités administratives prétendument incomplètes, adoptent un comportement incompréhensible.
Côté français, un canal de discussion s’est ouvert à force de visites officielles. Depuis le début de l’année, le ministre de la justice français, la directrice de l’agence de gestion des avoirs saisis français et plusieurs magistrats et enquêteurs se sont rendus sur place. Cette stratégie n’est pas étrangère aux résultats inédits obtenus de la part des autorités de Dubaï : vendredi 12 décembre, deux nouvelles extraditions ont eu lieu, portant le total à 17 depuis janvier, date à laquelle Gérald Darmanin, le ministre de la justice, avait remis officiellement une liste de 27 « cibles prioritaires » visées par une notice rouge et recherchées par la justice française.
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