Le président sud-coréen Lee Jae Myung a estimé ce mercredi 3 décembre qu’il devait des excuses à la Corée du Nord pour l’ordre donné par son prédécesseur d’envoyer des drones et des tracts de propagande de l’autre côté de la frontière.
« Je pense que je devrais présenter des excuses, mais j’hésite à le dire à haute voix », a-t-il dit lors d’une conférence de presse marquant le premier anniversaire de la déclaration éphémère de la loi martiale par l’ancien président Yoon Suk Yeol.
« Si je le fais, je crains que cela puisse être utilisé comme argument dans des batailles idéologiques ou pour m’accuser d’être partisan du Nord », a-t-il ajouté.
Dans ses déclarations, Lee Jae Myung faisait référence aux accusations selon lesquelles Yoon Suk Yeol aurait ordonné à l’armée de faire voler des drones au-dessus de Pyongyang et d’y larguer des tracts hostiles à la Corée du Nord, dans le but de provoquer une réponse militaire. Une réaction de Pyongyang aurait pu légitimer la proclamation de la loi martiale par Yoon Suk Yeol, en lui fournissant le prétexte d’une urgence nationale.
L’ancien président inculpé pour aide à l’ennemi
Le mois dernier, l’ancien président déchu a été inculpé pour aide à l’ennemi. Yoon Suk Yeol et d’autres personnes « ont conspiré pour créer les conditions permettant de déclarer la loi martiale d’urgence, augmentant ainsi le risque d’affrontement armé intercoréen et portant atteinte aux intérêts militaires publics », a justifié le parquet.
La Corée du Nord a déclaré l’année dernière avoir des preuves démontrant que son voisin avait envoyé des drones pour larguer des tracts de propagande au-dessus de sa capitale, un acte que l’armée de Séoul n’a pas confirmé.
Depuis son entrée en fonction en juin, Lee Jae Myung a pris plusieurs mesures pour apaiser les tensions, en retirant par exemple les haut-parleurs diffusant de la propagande le long de la frontière.
Mardi, le Parlement sud-coréen a adopté un texte interdisant de lâcher des ballons dans les zones d’exclusion aérienne, qui doit empêcher les envois de propagande en Corée du Nord par le ciel.
En 2018, les dirigeants des deux pays avaient convenu de « cesser complètement tous les actes hostiles », y compris l’envoi de tracts. Deux ans plus tard, le Parlement sud-coréen avait adopté une loi criminalisant l’envoi de tracts vers le Nord. Mais la loi a été annulée par la Cour constitutionnelle en 2023, estimant qu’il s’agissait d’une limitation excessive de la liberté d’expression.
Article original publié sur BFMTV.com







