« Lorsque j’ai franchi la porte du temple Ganesh de Paris, le plus ancien temple hindou de France, le 8 janvier 2025, un sentiment de plénitude m’a traversée : j’étais exactement là où je devais être. C’est ce jour-là que j’ai officialisé ma conversion à l’hindouisme, à travers le rite initiatique du Namakarana Samskaram, traditionnellement réservé aux nouveau-nés. J’ai choisi de venir seule, juste moi, les prêtres et Dieu, ce qui a rendu l’expérience encore plus sacrée : je faisais la promesse de consacrer ma vie à servir quelque chose de plus grand que moi.
Pendant les quatre heures de cérémonie en sanscrit, les prêtres ont invoqué Ganesh, Shiva et toutes les divinités présentes, et assignés des deva – des anges gardiens – pour m’accompagner. Au fil des prières, le film de ma vie défilait devant moi. J’ai revu ceux que j’avais aimés et qui n’étaient plus de ce monde : mon ami d’enfance, ma grand-mère. Entendre les noms de mes parents et grands-parents prononcés par les prêtres lors des bénédictions m’a submergée d’émotion. J’ai senti partir mes colères, mes blessures, et me suis laissé envahir par une profonde gratitude. Un cycle se refermait. A la fin de la cérémonie, le prêtre m’a dit : “Voilà, tu es neuve comme un bébé.” C’est ce que j’ai ressenti, une renaissance.
J’ai reçu alors le nom de “Nandita Natarajan” – que j’utilisais déjà comme nom d’artiste depuis longtemps. Dans l’hindouisme, le nom est lié au jour de naissance et indique le chemin de vie. Nandita signifie “joyeuse” et évoque le veau sacré qui transporte Shiva, messager des prières des hommes. Natarajan fait référence à la danse de l’univers de Shiva Nataraja, la divinité avec laquelle je me sens intimement connectée. Nataraja danse dans un cercle de feu qui incarne le cycle éternel de la création, l’un de ses pieds écrase l’ignorance, l’une de ses mains bénit, l’autre bat le rythme de l’Univers.
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