Repartis à la hausse depuis le début de l’année, les prix de l’essence dépassent même par endroits les deux euros le litre.
Les coûts de distribution et les taxes représentent la majorité du coût d’un plein.
Une association d’automobilistes réclame au gouvernement un plafonnement à 1,50 euro.
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Le 13H
C’est un seuil symbolique à nouveau franchi. Si le prix du litre d’essence a longtemps flirté avec les deux euros, il les a atteints en ce printemps 2024 et les dépasse même dans certaines stations. Certains opérateurs continuent de plafonner leurs prix à 1,99 euro, mais dans la grande distribution, depuis le 1ᵉʳ janvier, c’est la fin des grandes promos et des prix cassés. Sur un an, la hausse s’élève ainsi à trente centimes.
Depuis le début de l’année, les prix du sans-plomb 95 E10 notamment n’ont cessé de grimper, pour atteindre 8% de hausse, tandis que le gazole, passé à 1,80 euro le litre, s’en sort un peu mieux.
51 euros de taxes sur un plein
Dans le détail, voici comment se répartit votre litre d’essence quand il atteint 1,96 euro par exemple, comme l’explique le reportage de TF1 en tête de cet article. Il y a le prix du pétrole à 71 centimes, les coûts de distribution à 23 centimes, et les taxes qui représentent la majorité du prix, à 1,02 euro. Sur un plein complet, cela fait 51 euros de taxes. C’est trop pour l’association 40 millions d’automobilistes, qui vient de lancer une pétition pour un plafond à 1,50 euro le litre d’essence. « L’état percevait il y a un peu plus de dix ans 30 milliards sur les carburants, aujourd’hui c’est 45 milliards », illustre face à notre caméra son président, Philippe Nozière.
Mais alors que le gouvernement ne semble pas disposé à remettre en place un système d’aide, comme par le passé, cela promet une lourde facture pour le consommateur.
Si les prix continuent ainsi de s’envoler, c’est notamment parce que le prix du baril de pétrole de Brent poursuit lui aussi sa forte progression. Alors qu’il avoisinait les 76,7 dollars en janvier, il est désormais passé à plus de 90 dollars en ce début de mois d’avril. Ce dernier est pour rappel très lié au contexte géopolitique, qu’il s’agisse du conflit russo-ukrainien ou au Moyen-Orient. Or l’Iran, grand producteur pétrolier et gazier, se retrouve au cœur de l’actualité après a lancé samedi soir une importante attaque de drones et de missiles sur Israël. À titre de repère, plus de 20% de l’or noir transite par le détroit d’Ormuz, au large de la République islamique.
Mais la principale raison pour expliquer ce rebond reste la politique appliquée par l’alliance des pays producteurs de pétrole Opep, en premier lieu l’Arabie saoudite et la Russie, qui poursuivent leur stratégie consistant à jouer sur la raréfaction de l’offre, pour doper les cours du pétrole.