« Jordan Bardella peut gagner à ma place » l’élection présidentielle de 2027, estime Marine Le Pen. Malgré sa situation judiciaire, celle qui a été trois fois candidate à l’élection présidentielle – pour le Front national en 2012 et 2017, pour le Rassemblement national (RN) en 2022 – ne souhaite pas « quitter le combat » mais juge, dans La Tribune Dimanche, qu’avec le président du RN « l’avenir de la France est assuré ».
Jordan Bardella, âgé de 30 ans, « fait l’objet d’une campagne de dénigrement absolument inouïe. J’ai deux millions de fois plus confiance dans la jeunesse de Jordan, qui est militant politique depuis quinze ans et qui vit tout ce que cet engagement peut offrir de moins confortable, que j’avais confiance dans la jeunesse d’Emmanuel Macron », a développé la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale en réaction aux critiques sur le peu d’expérience aux responsabilités du président du parti d’extrême droite.
« Je ne pense pas pouvoir quitter le combat, mais le combat peut avoir mille visages. Il y a quelqu’un d’autre, les idées vont survivre, l’avenir de la France est assuré », a encore déclaré Marine Le Pen, qui sera jugée en appel du 13 janvier au 12 février dans l’affaire des assistants parlementaires européens du FN.
« Le Conseil constitutionnel est le seul juge »
En première instance, le tribunal correctionnel de Paris l’a condamnée à quatre ans d’emprisonnement, dont deux ferme, à 100 000 euros d’amende et à une peine d’inéligibilité de cinq ans avec exécution immédiate qui hypothèque sérieusement ses chances de se présenter une nouvelle fois à la présidentielle.
« Il fut un temps où on pouvait prendre une balle. Aujourd’hui, on prend une balle judiciaire. Ça signifie votre mort, en réalité », a commenté Mme Le Pen.
Sur la situation politique, Mme Le Pen juge que « le gouffre, la rupture entre les Français et le président l’obligeaient à retourner aux urnes ». Mais « Macron ne veut rien, ce n’est pas un être rationnel » et « le désordre actuel vient de son refus de dissoudre » l’Assemblée nationale.
« Il faut retourner voter d’urgence. C’est même une urgence absolue. Et s’il y a dissolution de l’Assemblée nationale, je serai amenée à aller directement devant le Conseil constitutionnel car il est le seul juge de la validité d’une candidature dans une situation d’urgence », a-t-elle dit.















