La formule a tellement été rabâchée, ressassée, balancée à tort et à raison qu’elle a aujourd’hui toute sa place dans le riche lexique des expressions toutes faites du sport. Il faut pourtant se méfier des clichés, ils disent parfois la vérité. Tel celui qui prétend, parole d’entraîneur et de sélectionneur, que rien ne vaut un bon mélange pour former un groupe avant d’aborder une grande compétition. Des jeunes pousses prêtes à faire valser l’ordre établi et des vieux briscards à qui on ne la fait plus, voilà la recette. Elle ne prend pas à tous les coups, ce serait trop beau, mais voilà les ingrédients sélectionnés par Vincent Collet pour composer la petite troupe de douze joueurs appelés à défendre les chances de la France dans le tournoi olympique de basket.
Parmi eux, un débutant qui n’a jamais connu les combats olympiques, mais dont on dit que l’avenir du basket mondial lui appartient, Victor Wembanyama (20 ans, 9 sélections). Et, à l’opposé, un habitué des grandes compétitions, déjà champion d’Europe et vice-champion olympique avec les Bleus, Nicolas Batum (35 ans, 171 sélections). Un jeune et un vieux sage qui se donnent la main pour aller plus haut, que rêver de mieux ?
Auteurs de 19 points chacun, les deux hommes ont largement contribué à la victoire de l’équipe de France sur le Brésil (78-66), samedi 27 juillet à Lille, dans un stade Pierre-Mauroy superbement transformé en une salle climatisée capable d’accueillir 27 000 personnes. France-Brésil, c’est une affiche qui fait saliver les amateurs de foot, beaucoup moins ceux de basket. Elle est pourtant beaucoup plus rare. Les deux équipes ne se sont plus affrontées depuis dix ans, autant dire qu’elles ne se connaissent guère, pas plus que leurs joueurs respectifs : un seul Brésilien (Yago Santos) évolue actuellement en NBA, quand la sélection de Vincent Collet en compte cinq.
« Contre un adversaire plus fort, on ne passe pas »
Est-ce cette méconnaissance de l’adversaire qui a provoqué le début de match poussif des Bleus ? « Un besoin d’adaptation », plaide Victor Wembanyama. « On était un peu en bas », reconnaît Nicolas Batum, qui avoue avoir été « un peu nerveux » à l’entame du match. De fait, à l’issue du premier quart-temps totalement maîtrisé par les Brésiliens (23-15), on a cru revoir tous les travers aperçus pendant la préparation de l’équipe de Vincent Collet, qui a accumulé les défaites en juillet : une grande maladresse dans les tirs longue distance, des balles perdues en pagaille (19), des approches désespérément compliquées, des circuits de balle introuvables et des prises de risques inconsidérées. « Il faut que certains joueurs aient plus de lucidité pour être plus secure, c’est vital, prévient le sélectionneur français. Contre un adversaire plus fort, on ne passe pas. »
Il vous reste 37.35% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.