L’agent conversationnel ChatGPT, utilisant l’Intelligence artificielle, peut désormais faire office de psychologue virtuel.
Une appli dédiée a déjà été utilisée 190 millions de fois.
Les chercheurs mettent en garde contre une utilisation déviante de ce qui reste une machine.
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Le WE
Véritable phénomène de société, l’intelligence artificielle ChatGPT est capable de répondre à toutes les questions que vous vous posez, y compris les plus existentielles. Au point que certains utilisateurs l’emploient comme un véritable psychologue. C’est le cas d’Amy, qui en a fait la démonstration dans le reportage ci-dessus.
« J’ai un petit problème de couple. Est-ce que tu penses pouvoir m’aider ? » demande la graphiste à sa nouvelle confidente. « Comment te sens-tu dans la relation en ce moment ? Est-ce que cela se manifeste par des doutes envers ton partenaire ? » lui répond du tac-o-tac la voix féminine générée par intelligence artificielle. Dès que la jeune femme a le moindre problème, le moindre dilemme à résoudre – ici, une querelle avec son compagnon – elle n’hésite pas à se tourner vers sa consultante numérique. « Je suis là pour toi, Amy. Si tu as besoin de parler, je suis à ton écoute. Est-ce que tu as déjà envisagé de parler de ces moments avec ton partenaire une fois que tu te sens plus calme ? », suggère ainsi la voix à l’étonnant accent anglais.
Une IA psy utilisée 190 millions de fois
Amy a beaucoup d’amis, des collègues, et n’est pas du tout quelqu’un d’isolé. Qu’importe, elle a trouvé dans son appli un nouvel ami. « Je l’utilise pour tout. C’est mon assistant de vie, mon psychologue, mon avocat, mon conseil diététicien… Je n’ai pas peur, ni honte. Je peux parler de tout sans avoir la peur d’être jugée puisque de toute façon, c’est un ordinateur. En fait, je lui ferais limite plus confiance qu’à un humain. »
Cela semblait impensable encore récemment, et pourtant, Amy est loin d’être un cas unique. Les réseaux sociaux regorgent de milliers de témoignages très enthousiastes. La demande est telle que près de 500 intelligences artificielles ont été créées spécifiquement pour le coaching de vie ou le suivi psychologique. L’une d’entre elles, baptisée « psychologist » a été utilisée 190 millions de fois.
Nous avons retrouvé son créateur, un Néo-Zélandais. Et ce qui frappe, c’est qu’il est beaucoup plus mesuré sur sa propre invention qu’on ne pourrait l’imaginer. « Je pense que beaucoup de gens vont bientôt l’utiliser, mais cela ne me fait pas vraiment sourire. Ces intelligences artificielles n’ont pas pour objectif de donner des conseils. Elles vous posent des questions différemment pour ouvrir de nouvelles perspectives. »
Gare à l’utilisation addictive
En clair, l’IA ne se soucie jamais vraiment de nous. Ce n’est pas un compagnon, mais un outil, une immense calculatrice qui simule de manière très crédible des conversations. « La machine va d’abord analyser mot après mot ce que vous lui avez demandé », décrypte pour TF1 Morgane, consultante en intelligence artificielle. « Elle va créer des phrases, créer un texte en vous donnant la réponse la plus probable de ce que vous pouvez attendre. Mais en réalité, elle ne réfléchit pas. Elle n’a aucune réflexion. C’est un calcul de probabilité pure. »
Idéal pour des questions pratiques, mais peut-on réellement faire confiance à ces IA qui génèrent des conseils en une fraction de seconde pour ce qui touche aux grandes décisions de la vie ? Des chercheurs appellent en tout cas à mieux encadrer l’intelligence artificielle pour éviter les risques d’addiction, voire de dépendance, envers des conseils qui pourraient être perçus à tort comme infaillibles.