- Face aux effets néfastes de la sédentarité, les autorités de santé conseillent désormais de marcher 5 minutes toutes les demi-heures.
- Certaines entreprises ont pris des mesures étonnantes pour inciter leurs salariés à bouger régulièrement.
- Une équipe de TF1 a visité deux d’entre elles.
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Le 20H
Dans sa voiture, devant un ordinateur, dans les transports en commun ou dans un canapé. Les Françaises et les Français passent la majeure partie de leur vie active en position assise. Sept heures par jour, en moyenne, estime, ce mercredi 8 octobre, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), en rappelant que cette sédentarité augmente le risque de développer des maladies telles que le diabète de type 2, l’obésité, les maladies cardiovasculaires, respiratoires, ostéoarticulaires, voire certains cancers. Elle recommande en conséquence de « marcher cinq minutes toutes les trente minutes »
pour booster « les paramètres métaboliques, comme la glycémie ou l’insulinémie »
. Ce qui n’a rien d’évident lorsque l’on se trouve sur son lieu de travail, comme le montre, témoignages à l’appui, le reportage du JT de 20H de TF1 visible en tête de cet article.
Face à un fléau qui concerne un adulte sur trois en France selon l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (Onaps), il arrive que des employeurs se substituent aux autorités pour répondre eux-mêmes à cet enjeu de santé publique. C’est, par exemple, le cas de l’entreprise WeWard, dont le directeur artistique, Adrien Giraud, fait volontairement un détour sur son trajet et débarque au bureau légèrement essoufflé le matin, en demandant à sa collègue : « T’as marché ? »
Chaque mois, la direction verse une prime aux cinq employés qui ont le plus usé leurs semelles, dans une limite de 160 euros par an. Pour ce faire, une application mobile, développée par l’entreprise, compte les pas des salariés, sur le lieu de travail comme à l’extérieur, et les classent en temps réel. « Comme vous pouvez voir sur votre téléphone où vous en êtes par rapport au bonus, ça vous motive à sortir un arrêt de métro plus tôt pour marcher plus et essayer d’atteindre le podium, donc la prime à la fin du mois »
, vante Tanguy de La Villegeorges, co-fondateur de WeWard. « J’ai gagné 160 euros depuis le début de l’année en marchant. Je les ai utilisés pour inviter ma petite famille au restaurant »
, se vante Adrien Giraud.

Autre exemple : celui du conseil départemental de l’Essonne, qui a installé une centaine de vélos d’appartement dans ses salles de réunion. Ici, pas de récompense à la clé, mais une même unanimité. « Je trouve facile de prendre le coup, mais surtout, je trouve que la mobilité permet de rester plus concentré sur ce qui est en train de se dire »
, estime Lucie Houlbreque, conseillère en prévention des risques professionnels. « En bougeant, on s’aperçoit qu’on travaille tout autant et parfois même, les réunions sont plus courtes »
, appuie Audrey Robert, chargée de l’action sociale, qui y trouve donc deux avantages.

D’autres idées circulent. Citons, pêle-mêle, les écriteaux sous les boutons des ascenseurs pour rappeler qu’« il est encore temps de prendre l’escalier »
, les bureaux « assis-debout » avec des tapis de marche, les partenariats entre entreprises et salles de sport pour que les salariés bénéficient d’un tarif préférentiel, le financement partiel d’un abonnement sportif par l’employeur, l’organisation d’ateliers yoga pendant les heures de travail, le « co-walking » (des réunions à l’air libre et en marchant), la flexibilité horaire pour adapter les plannings à une activité sportive, la participation à un marathon dans une équipe sponsorisée par l’entreprise… Pour l’heure, les employeurs impliqués à ce point restent minoritaires. Mais, devant l’évidence des vertus de telles pratiques (bien-être, apaisement, productivité, efficacité), il est permis d’espérer que cela change.










