Le cinéma l’a révélée, mais son bonheur, c’est auprès des animaux qu’elle l’a trouvé. Brigitte Bardot, qui vient de s’éteindre ce 28 décembre à l’âge de 91 ans, avait tout quitté pour se consacrer à la cause animale. Tournant le dos aux plateaux de cinéma, pour vivre à la Madrague, entourée d’une véritable ménagerie, et mettant son immense notoriété au service de la défense des animaux.
“J’ai donné ma jeunesse et ma beauté aux hommes, je donne ma sagesse et mon expérience aux animaux”, disait-elle.
Les conditions d’abattage dans les abattoirs, les bébés phoques, et plus récemment l’interdiction de la chasse à courre figurent parmi les grandes causes qu’elle a défendues dans les médias, mais aussi auprès des politiques qu’elle n’a jamais hésité à interpeller.
La Fondation Brigitte-Bardot fondée en 1986
Dès 1962, elle milite pour l’utilisation du pistolet d’abattage dans les abattoirs, après avoir vu des photos sur les conditions d’abattage. Elle s’adresse au ministre de l’Intérieur de l’époque, et obtient qu’il passe un décret sur l’utilisation de cet accessoire. Il faudra cependant attendre 1972 pour que ce mode d’abattage soit généralisé en France.
C’est en 1973, qu’elle met un terme à sa carrière d’actrice à seulement 39 ans, et crée la Fondation Brigitte-Bardot en 1986.
“J’ai pris conscience qu’une vie d’animal était plus importante que toutes ces singeries que j’étais en train de faire de ma vie”, raconte-t-elle dans le documentaire “Brigitte Bardot, le serment fait aux animaux ».
En 1976, son premier engagement très médiatisé est celui pour la défense des bébés phoques, massacrés chaque année sur la banquise pour leur fourrure. Six ans plus tôt, l’écrivaine Marguerite Yourcenar lui avait écrit une lettre, pour la sensibiliser à la cause des blanchons. Mais son combat ne s’arrête pas là et l’actrice se rend au Canada avec l’écologiste suisse Franz Weber. “Un exploit”, pour celle qui se décrivait comme “pas du tout aventurière”.
“Je pense que c’est dégueulasse, parce que ces animaux ont deux mois, ils ne peuvent pas bouger, ils ne savent pas nager, ils ne peuvent pas marcher et qu’on les dépèce vivants”, s’indigne-t-elle alors ajoutant: “Moi je suis partie en guerre contre ça et j’irai jusqu’au bout”.
L’impact des images de Brigitte Bardot, enlaçant un bébé phoque sur la banquise est tel, qu’en 1976, le président de la république, Valéry Giscard d’Estaing, interdit l’importation des peaux de phoques en France.
Il faudra attendre 1983 pour que la pratique de la chasse aux bébés phoques diminue, sous l’impulsion de Brigitte Bardot, qui a obtenu de la communauté européenne qu’elle interdise l’importation des fourrures de bébés phoques.
Pour créer la Fondation Brigitte Bardot, et la faire reconnaître d’utilité publique, elle doit réunir trois millions de francs. Pour cela, Brigitte Bardot met ses biens aux enchères. Cette fondation lui permet de professionnaliser son activité et d’étendre son influence, jusqu’au parlement européen, où elle fait du lobbying.
Une cause défendue auprès de Barack Obama
La fermeture des abattoirs de chevaux, l’interdiction de la tauromachie, de l’utilisation de la fourrure, l’interdiction de l’importation des trophées de chasse ou encore les conditions d’abattage des animaux dans les abattoirs sont autant de grandes causes qu’elle a défendues et portées parfois jusqu’à l’Assemblée nationale, au cours de sa longue carrière de militante.
Brigitte Bardot a plaidé la cause animale auprès des présidents de la république successifs, mais aussi de l’ONU et même de Barack Obama, dont elle a soutenu la candidature par aversion pour Sarah Palin, alors colistière de John McCain.
Mais son combat pour les animaux, et notamment son engagement contre les conditions d’abattage des moutons lors de la fête musulmane de l’Aïd al-Adha, l’a parfois amenée à quelques sorties de route. Elle a ainsi été condamnée à plusieurs reprises pour des propos à caractère raciste.
Interrogée sur sa proximité avec le Front national, l’ancienne actrice ajoute: « J’ai eu un espoir insensé quand le Front national a fait des propositions concrètes pour réduire la souffrance animale. […] Si demain un communiste reprend les propositions de ma fondation, j’applaudis et je vote. Mais je n’accorderai plus mon soutien à personne! ».
« Je veux l’abolition de la chasse à courre »
Jusqu’à son dernier soupir, elle n’a cessé de plaider la cause des animaux. Dans sa dernière interview télévisée, accordée à BFMTV en mai 2025, elle réclamait l’abolition de la chasse à courre, qu’elle présentait comme son “ultime combat”.
« Je ne veux même pas qu’on me photographie. Faire une télé, c’est extraordinaire, mais je mène un combat qui mérite un peu de moi-même. Le mieux de moi-même dans ce cas-là, c’est de me montrer. Je ne me suis pas montrée du tout depuis 11 ans. »
« Je veux l’abolition de la chasse à courre. C’est une horreur. Il faut absolument que le gouvernement français, accepte de m’offrir, après 50 ans de demandes sans réponses, de m’offrir au moins cette victoire. »
Début décembre 2025, dans le documentaire que lui avaient consacré Alain Berliner et Elora Thevenet, Brigitte Bardot déclarait: « Je me fous qu’on se souvienne de moi, mais ce dont je voudrais qu’on se souvienne, c’est du respect qu’on doit aux animaux ».
Article original publié sur BFMTV.com








