Le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a assuré mercredi 27 novembre avoir assumé « dès le début » ses responsabilités dans la gestion des inondations ayant ravagé le sud-est du pays, pour lesquelles 2,3 milliards d’euros de nouvelles aides vont être débloquées.
La question « est de savoir si le gouvernement espagnol a assumé [ses] responsabilités et la réponse est oui. Il l’a fait dès le début et continuera à le faire aussi longtemps que nécessaire », a déclaré le dirigeant socialiste devant le Parlement espagnol.
L’exécutif a fait « ce qu’il devait faire » face à cette catastrophe, a-t-il poursuivi, accusant l’opposition de « polariser » l’opinion, « de susciter le découragement et d’alimenter la méfiance à l’égard des institutions » depuis cette tragédie.
« Ne pointez pas du doigt les services publics »
Le chef du gouvernement, qui s’exprimait sur sa gestion des intempéries près d’un mois après la catastrophe, a, par ailleurs, défendu les agences de l’Etat impliquées dans l’alerte météorologique et dans la gestion des secours, visées par de nombreuses critiques.
En Espagne, pays très décentralisé, la gestion des catastrophes relève de la responsabilité des régions. Mais le gouvernement central, chargé d’émettre les alertes par l’intermédiaire de l’Agence météorologique nationale (Aemet), peut fournir des ressources et prendre la main dans des cas extrêmes.
« Je demande que l’on n’induise pas les gens en erreur : si vous voulez trouver des coupables, cherchez-les, faites-le, mais ne pointez pas du doigt les services publics qui ont fait leur devoir », a lancé M. Sanchez, qui a annoncé un troisième paquet d’aides de 2,3 milliards d’euros aux sinistrés.
Cette nouvelle enveloppe, qui comprend un total de 60 mesures, sera approuvée jeudi en conseil des ministres. Elle porte à 16,6 milliards d’euros le montant global des aides mises à disposition des régions affectées par le gouvernement central, selon le premier ministre.
M. Sanchez s’est, en outre, dit « totalement ouvert » à la mise en place d’une commission d’enquête au sein du Congrès des députés sur les inondations, en promettant que l’exécutif mettrait à la disposition du public « toutes les informations » dont il dispose.
Mais, « à mon avis, ce n’est pas encore le moment » pour décider d’une telle commission, a-t-il jugé. « Si nous voulons que cette réflexion collective soit utile, elle ne peut pas être hâtive », a-t-il poursuivi, estimant que cette démarche n’était actuellement pas la « priorité ».
Selon un dernier bilan, 229 personnes ont trouvé la mort à cause des pluies torrentielles qui se sont abattues voilà près d’un mois sur le sud-est de l’Espagne, dont 221 dans la seule région de Valence, de loin la plus affectée par les inondations.
« Le changement climatique tue et nous devons tous prendre cette menace au sérieux, car il y a quelque chose de bien plus dangereux que l’urgence climatique, à savoir les gouvernements négationnistes », qui « nient les effets dévastateurs » que cela induit, a assuré M. Sanchez.
Inondations à Valence : comment la mauvaise gestion de la catastrophe s’est transformée en crise politique ? Comprendre en trois minutes
« Où étiez-vous ? » A Valence, deux semaines après les inondations meurtrières, la colère des sinistrés espagnols explose face au roi, Felipe VI, et au premier ministre, Pedro Sanchez. Les sinistrés étaient près de 130 000 à manifester, samedi 9 novembre, pour dénoncer une mauvaise gestion de la catastrophe, dont le dernier bilan fait état d’au moins 223 morts et 78 portés disparus. Selon eux, ces morts auraient pu être évités, si le gouvernement régional de Valence et le gouvernement central avaient réagi plus vite et de façon coordonnée.
Dans cette vidéo, nous expliquons le fonctionnement particulier de l’Espagne, qui est un pays beaucoup plus décentralisé que la France. Et puis, nous revenons sur le déroulé heure par heure de la journée du drame, le 29 octobre, pour tenter d’y voir plus clair sur les manquements des autorités espagnoles.
Pour en savoir plus sur ce que ces inondations massives révèlent des effets du dérèglement climatique dans la région, nous vous invitons à lire ci-dessous un long format sur le sujet.
« Comprendre en trois minutes »
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